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Olivier Dorgans (Avocat) : "Sur le prix à la pompe, on parle déjà d’un prix qui pourrait avoisiner les 3 euros le litre."

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Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Olivier Dorgans, avocat spécialiste des sanctions économiques internationales, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce mardi 08 mars.

Invité de Jean-Paul Chapel ce mardi, Olivier Dorgans, avocat spécialiste des sanctions économiques a évoqué les possibles sanctions supplémentaires que pourraient prendre les occidentaux contre la Russie. D’après lui, il pourrait y avoir des restrictions sous forme d’embargo sur les exportations d’hydrocarbures russes, et en particulier le pétrole, les recettes de ce dernier étant plus importantes que celles du gaz : "Les recettes de pétrole avoisinent environ 180 milliards de dollars alors que les recettes de gaz avoisinent 50 milliards". Un tel embargo sur son pétrole couperait la Russie de sa principale source de revenu et aggraverait la récession du pays : "Si on touche aux hydrocarbures, on pourrait être dans une récession qui dépasserait largement les 10 %" explique Olivier Dorgans.

Cet embargo, souhaité par les Etats-Unis, dépendra selon lui des négociations au prochain sommet européen à Versailles, avec comme enjeu une possible mutualisation des efforts. En France, une telle mesure aurait des conséquences sur les prix à la pompe. Avec des estimations du prix du baril à 200-250 dollars si l’embargo était mis en place : "Sur le prix à la pompe, on parle déjà d’un prix qui pourrait avoisiner les 3 euros le litre". Des effets sur la croissance française seraient également attendus : "Possiblement, l’inflation va augmenter de manière significative en France et possiblement, les points de croissance seront également revus à la baisse".

D’après Olivier Dorgans, les mesures les plus efficaces contre la Russie sont celles touchant au système financier et en particulier la déconnexion de 7 banques russes de la messagerie électronique internationale "SWIFT" : "Ce sont les banques les plus importantes en termes de bilan". Il cite également les mesures sur le gel des avoirs des oligarques russes : "L’Union européenne, les Etats-Unis s’activent pour être en mesure d’identifier ces actifs pour pouvoir les geler et accentuer la pression sur Vladimir Poutine, du fait du mécontentement de ces oligarques". L’avocat note enfin une attitude un peu plus "frileuse" de la part des entreprises françaises, mais le justifie : "La France est le premier employeur étranger en Russie, les investissements français sont considérables". Il conclut : "On est plutôt sur, pour l’instant, une suspension des activités, on n’a pas encore de retrait massif".

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