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Dominique Louis (Assystem) : "Le débat sur le nucléaire est prisonnier des politiques de court-terme"

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:L'éco
Article rédigé par franceinfo - Aurore Briffod
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Stéphane Dépinoy reçoit Dominique Louis, président d'Assystem et co-auteur du livre "Energie nucléaire : le vrai risque", dans la matinale de France Info. 

Quels choix énergétiques pour la France dans les prochaines années ? La continuité avec le nucléaire ou la transition vers des énergies renouvelables ? Pour Dominique Louis, il y aurait un risque à sortir du nucléaire. Il explique : "Le risque nucléaire en France est bien maîtrisé, nous avons une autorité de sûreté très efficace. On a  depuis quarante un parc de 58 réacteurs qui fonctionne, il n'y a jamais eu d'incident obligeant à confiner des populations. La sûreté se mesure en chiffres et non pas en perception." Quant à la question des déchets, il répond aux détracteurs : "On parle d'un volume de déchets extrêmement faible. Un gramme d'uranium va produire autant d'énergie qu'une tonne de charbon. Il y a des déchets mais ils sont totalement maîtrisés." 

Autre problème mis en avant par les personnes souhaitant sortir du nucléaire : son coût. Exemple emblématique : le coût de l'EPR de Flamanville qui a été multiplié par 5 : 19 milliards d'euros aujourd'hui selon la Cour des comptes alors qu'au départ, en 2006, il devait coûter 3 milliards d'euros. La solution pourrait alors passer par un développement plus important de l'éolien ? "Il faut un investissement sept fois supérieur dans l'éolien par rapport au nucléaire pour produire le même nombre de kilowatt-heures. Le nucléaire reste extrêmement compétitif."

Le débat sur l'avenir du nucléaire semble parfois tabou. "Pour une bonne partie des écologistes, selon Dominique Louis, la transition énergétique, c'est de sortir du nucléaire mais lorsque l'on regarde rationnellement les choses, c'est absurde. De l'autre côté, être pro-nucléaire, c'est être anti-écologiste. Donc, ce débat est prisonnier du politique de court-terme alors que l'on est en train de parler de l'avenir de la France pour les 80 ans qui viennent." 

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