: Vidéo Amandine Chaignot sur la réouverture des restaurants : “On est capables de mettre tout en sorte pour que nos clients soient dans un environnement qui ne présente pas de danger”
Amandine Chaignot, cheffe du restaurant Pouliche, était l'invitée de :l'éco ce mardi 21 avril 2020.
Amandine Chaignot, cheffe du restaurant Pouliche, partage l’inquiétude des chefs de restaurant, qui appellent Emmanuel Macron à rouvrir les restaurants. “La situation est hyper compliquée pour nous depuis les annonces de mi-mars. Même si on sait qu’il y a des annonces d’aides et des mesures mises en place, pour le moment il y a encore beaucoup de flou et on est extrêmement fragiles. J’ai ouvert mon établissement il y a 6 mois, donc je suis dans une situation très compliquée à gérer. Même si j’ai eu la chance de faire de bons mois de janvier et de février, d’avoir un peu de trésorerie de côté, je ne peux pas me permettre d’aller jusqu’au mois de septembre sans activité.”
Pour la cheffe cuisinière, le plus compliqué c’est de ne pas avoir d’échéance pour rouvrir. “La seule certitude qu’on a, c’est qu’on ne rouvrira pas le 11 mai, et malheureusement ce flou au niveau de la date et des mesures qui vont être nécessaires pour la réouverture, fait qu’on est livrés à nous-mêmes face à nos angoisses. On est formés aux gestes d’hygiène, on est capables de mettre tout en sorte pour que nos clients soient dans un environnement qui ne présente pas de danger pour eux.”
Amandine Chaignot appelle à “une discussion entre le gouvernement, le conseil sanitaire et la branche des restaurateurs pour savoir dans quelles conditions on va pouvoir rouvrir”. “À défaut d’avoir une date, au moins savoir comment on va devoir s’organiser pour pouvoir garantir la santé de nos salariés, de nos clients et aussi la santé de nos entreprises.”
Pendant ce confinement, Amandine Chaignot a lancé son marché. “Au bout d’un moment, je me suis rendu compte que l’arrêt des restaurants c’est aussi l’arrêt de toute la filière qui travaille en amont pour nous fournir les produits, les légumes, les poissons, les viandes qu’on utilise dans les restaurants. J’ai voulu proposer les produits qu’on utilise habituellement sous forme d’un petit marché. Mais en discutant avec mes associés, on s’est rendu compte que, peut-être, on risque de perdre certaines aides de l’État alors que l’activité qu’on a aujourd’hui, je ne me rémunère pas dessus, et je ne sais même pas si on arrivera à payer nos charges avec.”
Cette période de confinement permet-elle de préparer de nouvelles recettes ? “Effectivement ça me permet de voir mon métier complètement différemment. C’est une très belle saison le printemps, toutes les semaines, on a de nouveaux légumes qui arrivent et c’est un vrai bonheur. Malheureusement comme on ne sait pas quand est-ce qu’on va rouvrir, ça ne sert à rien de prévoir des recettes sur les produits actuels alors que si ça se trouve on ne pourra pas rouvrir les restaurants avant le mois de septembre.”
Amandine Chaignot conclut : “On a besoin d’être guidés, soutenus et d’avoir un peu plus de vision sur les dates et les modalités de déconfinement.”
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.