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Laurence Boone (OCDE) : "On va faire la mondialisation avec des pays amis".

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Laurence Boone, Secrétaire Générale adjointe de l’OCDE, était l’invitée de Jean-Paul Chapel ce mardi 19 avril.

Invitée de Jean-Paul Chapel ce mardi, Laurence Boone a tenu à rappeler que la hausse des prix ne date pas de la guerre en Ukraine et varie fortement selon les régions : "Elle est très forte aux Etats-Unis (…) en Asie, il n’y a quasiment pas d’inflation et chez nous, une grosse partie de l’inflation est due à l’énergie et la nourriture, mais aussi aux frictions de la sortie de la crise COVID ". Pour les prix de l’alimentation, ils suivent les cours qui sont fortement volatils : "Les prix des céréales ont augmenté de 160 % dès le début de la guerre et sont maintenant redescendus à 25 %" indique la Secrétaire Générale adjointe de l’OCDE. Les incertitudes sur les cours empêchent Laurence Boone d’écarter totalement le risque de famine : "Il y a beaucoup d’incertitudes sur ce que va être non seulement la récolte dans les pays en guerre, mais également le transport des céréales vers les pays qui en ont le plus besoin".

Ces tensions sur les prix sont d’autant plus renforcées par la hausse des coûts du transport et les pénuries qui sont liées aux confinements stricts en Chine : "Les usines de production s’arrêtent, les conteneurs s’arrêtent, effectivement ça grippe complétement la machine de production mondiale". Elles auront par ailleurs des conséquences sur les taux d’intérêt remarque Laurence Boone : "On normalise les politiques monétaires et ça, ça veut dire qu’effectivement les taux remontent, plus lentement en Europe où il y a eu moins d’excès qu’aux Etats-Unis".

Si la double crise du COVID et de la guerre en Ukraine fait peser un risque de récession mondiale, Laurence Boone affirme qu’il y a beaucoup d’incertitudes : "On parlait d'un coût de 1,5 % de croissance en zone euro et comme on avait une croissance très forte, ça faisait une croissance faible mais ça dépend de l'évolution de la guerre". De manière plus structurelle, cette "double crise" aurait selon elle également donné un grand coup à la mondialisation : "Il faut diversifier et là, la deuxième avec la guerre, on est en train de se dire qu’on va faire la mondialisation avec des pays amis. Donc on va  avoir des autocrates d’un côté et probablement des démocrates de l’autre". Deux modèles antagonistes qui seraient représentés à l’élection présidentielle : "Il y a deux modèles, il y a un modèle où on va faire plein de choses une forte intégration avec l’Europe et c’est un modèle de croissance et d’emploi que l’on connaît bien, et puis il y a un modèle qui est quand même beaucoup plus incertain, et qui lui est peut-être ami avec d’autres pays du monde, c’est différent".

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