Thibault Lanxade (Luminess) : "Le partage de la valeur, c’est réconcilier les Français avec le capital."
Thibault Lanxade était l'invité de David Delos ce lundi 04 avril sur Franceinfo
Invité de David Delos ce lundi, Thibault Lanxade, PDG de Luminess et chargé de mission sur la participation et l’intéressement par le gouvernement, a réagi à la hausse des prix qui n’avait pas été aussi haute depuis 1985. D’après lui, celle-ci va s’inscrire dans la durée notamment du fait des pénuries et de la guerre en Ukraine, cette dernière ayant accentué la hausse des prix de l’énergie : "Il est de plus en plus difficile dans le bâtiment, dans l’industrie d’avoir les matières premières, ce qui rend par effet de construction une augmentation des prix".
Thibault Lanxade souligne qu’il est difficile, sans hausse de la productivité, d’aller beaucoup plus loin que le bouclier tarifaire et la remise de 18 centimes sur les prix des carburants pour préserver le pouvoir d’achat contre cette inflation : "Plus loin, c’est de faire en sorte que les entreprises embauchent davantage, la meilleure solution ça passe par les salaires, pour ça, il faut regagner des points de productivité". Il remarque néanmoins que les entreprises jouent le jeu : "Les augmentations générales sont de l’ordre de 2,5 à 3,5 selon les secteurs d’entreprise avec des effets de rattrapage". D’autres hausses seraient d’ailleurs à venir, mais le PDG du groupe Luminess prévient que les entreprises risquent d’avoir des difficultés : "Plus vous revaloriser les salaires, il faut s’assurer que les entreprises sont en capacité d’avoir cette production et cette montée en croissance ce qui n’est pas du tout assuré".
Concernant la hausse du SMIC automatique à 1 300 euros nets, Thibault Lanxade appelle à rester prudent même s’il confirme qu’il est très compliqué de vivre avec : "Le SMIC coûte cher aux entreprises, même s’il faut qu'on fasse des efforts". Il prévient par ailleurs qu’une hausse du SMIC a tendance à tasser les autres augmentations de l’entreprise et pourrait nuire à la compétitivité des entreprises : "Nous avons un coût du travail qui est le plus élevé d’Europe, nous risquons de perdre en compétitivité". D’après lui, une solution plus pertinente pour le pouvoir d’achat serait la baisse des cotisations et appelle à travailler davantage : "Je pense que la baisse des charges sociales, patronales permettrait de donner un peu de respiration". Le chargé de mission par le gouvernement à la participation et l’intéressement est également revenu sur son idée de renforcer les mécanismes de participation en entreprise : "Le patronat n’aime pas les contraintes, mais le patronat écoute toujours quand il s’agit de partage de la valeur, et le partage de la valeur, c’est réconcilier les Français avec le capital".
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