Melvina Sarfati El Grably (Deliveroo) : "Les livreurs choisissent ce job parce qu’il offre la flexibilité"
Melvina Sarfati El Grably, directrice générale de Deliveroo France, est l’invitée de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
La crise du Covid n'a pas coupé l'élan de Deliveroo. "Nous avons la chance de travailler avec 26 000 établissements," se réjouit Melvina Sarfati El Grably, directrice générale de Deliveroo France et invitée de Jean-Paul Chapel. Ce sont 6 000 de plus par rapport à 2020. Le nombre de livreurs pour l'application s'est aussi envolé, bondissant de 14 000 à 22 000 en un an.
Un projet de directive de la Commission européenne propose de modifier le statut des travailleurs des plateformes digitales. Dans certains cas, les employés pourront être présumés salariés. "Ce projet de directive regarde différents critères. Quand on les regarde un à un, on a confiance dans notre modèle et dans la vraie indépendance," affirme Melvina Sarfati El Grably, qui estime que les livreurs Deliveroo ne seront pas concernés : "L’un des critères, c’est est-ce que le livreur est obligé d’accepter une course ? Évidemment que non. Le livreur décide pour chaque course individuellement de la prendre, de ne pas la prendre."
Les livreurs sont rémunérés à la course. "60 % des courses sont payées plus de 5 euros," précise la directrice générale de Deliveroo France. "Les livreurs prennent cette activité comme un complément de revenu," souligne-t-elle. "La flexibilité que leur apporte ce job est un élément très important dans leur choix positif de rejoindre les plateformes."
Le député LREM Mounir Mahjoubi a sévèrement noté l’entreprise dans un rapport sur les plateformes de service. Sur trois applications de livraison de repas étudiées, Deliveroo obtient la note la plus faible. Son algorithme, jugé opaque vis-à-vis des travailleurs, et les modalités de rémunération rigides expliquent ce classement. "Il nous donne un très bon score sur les conditions de travail et la formation," nuance Melvina Sarfati El Grably. "Je ne partage pas ses recommandations de passer au salariat pour les livreurs. Ce n’est pas ce que les livreurs demandent. Aujourd’hui, 80 % des livreurs choisissent ce job-là parce qu’il offre la flexibilité," conclut-elle.
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