Sébastien Badault (Alibaba) : "Aujourd’hui, le e-commerce chinois est revenu au niveau pré-Covid"
Comment se porte Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne ? Le directeur général d’Alibaba France y répond, à l’occasion du Single Day, jour de festivité très célébré chez les jeunes Chinois, et de plus en plus dans le monde.
Alibaba, site chinois de vente en ligne, profite d’un fort essor le 11 novembre, lors du Single Day, la fête des célibataires qui s’étend dans le monde. Ce jour, 74 milliards de dollars ont été dépensés sur la plateforme ce jour-là pour 2 milliards de colis envoyés, et un pic à 580000 commandes par secondes. Le directeur général d’Alibaba France, Sébastien Badault, était l’invité de Jean-Paul Chapel : "Cette fête a lieu le 11/11, où le 1 est une référence à la situation de célibat. Ce sont des étudiants chinois, dans les années 1990, qui se sont dit qu’il fallait célébrer le fait d’être célibataire, et ne plus être pointé du doigt. Nous avons récupéré la logique il y a 12 ans", explique-t-il. "Techniquement, cette fête permet de tester nos infrastructures logistiques et cloud. Mais ce qui est important est toute l’excitation autour : le Single Day est devenu l'équivalent d'une fête nationale en Chine." Un succès qui confirme un net regain de forme de l’économie chinoise : "La fête du 6.18 en juin (fête du shopping en ligne), avait montré des signaux encourageants. Aujourd’hui, on peut confirmer que le e-commerce chinois est revenu au niveau pré-Covid."
"Avec le Single Day, les marques françaises peuvent bénéficier de l’export vers la Chine de façon beaucoup plus importante que les marques chinoises en France"
Mais quel est l’effet sur les entreprises françaises, pour qui la plateforme Ali express fête encore en ce moment cette fête en expansion ? "Le Single Day est une opportunité phénoménale pour les marques françaises. Celles-ci peuvent voir en Chine un moyen d’aller récupérer la croissance qu’elles ont perdue sur leur marché intérieur. Nous avons accompagné énormément de marques françaises, dont certaines pour qui c’était le premier single day. Le marché chinois réunit 800 millions de clients en Chine. Les marques françaises peuvent donc bénéficier de l’export vers la Chine de façon beaucoup plus importante que l’inverse. L’Oréal ou Lancôme ont passé la barre très impressionnante des 100 millions de Renminbi (devise chinoise), soit 13 millions de chiffre d’affaires en une journée. Du côté de la France, nous essayons de faire un écho de l’évènement qui a lieu en Chine, et surtout de permettre aux marques françaises et notamment aux petites entreprises, de pouvoir vendre sur nos plateformes. Ce jour-là, mais également toute l’année, nous faisons en sorte qu’ils puissent vendent non seulement en France, mais aussi 200 pays dans le monde" déclare Sébastien Badault, qui assure que les entreprises françaises ne sont dans l'ensemble pas concurrencées par Alibaba : "Nous ne vendons pas de grandes marques, ni de livres. Nous sommes des nouveaux entrants sur ce marché. Nous pensons bien sûr aux entreprises françaises : nous sommes une entreprise technologique qui met à disposition la technologie pour ces petits commerces. Et il n’y a pas de commission pour qu’une entreprise soit présente sur la plateforme, seulement sur la vente", précise-t-il.
Concernant les données personnelles, le directeur général d’Alibaba se veut également rassurant : "Alibaba est une place de marché, donc qui partage énormément les données, mais celles-ci sont anonymisées. L’idée est avant tout de faire comprendre aux marques le comportement du consommateur, pour qu’elles puissent proposer le produit qui va plaire autant que possible à tous les acteurs."
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