#MonEnvoyéSpécial. Diesel, du poison dans l'air ?
Près d’un million de voitures Volkswagen non conformes à la réglementation circulent en France. Elles sont équipées d’un logiciel permettant de fausser les contrôles antipollution. Au centre de cette affaire, le diesel et ses particules fines très nocives. En France, l’Etat encourage depuis des années la vente de véhicules diesel, à tel point qu’aujourd’hui, ils représentent 68% du parc automobile. Mais pourquoi favoriser un carburant dont on connaît les méfaits ?
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A l'heure où le géant de l’automobile Volkswagen est au cœur d’un scandale environnemental sans précédent, le diesel, lui, continue d’alimenter plus de 20 millions de véhicules en France. Au-delà des dégâts écologiques qu'il provoque, c’est son incidence sur la santé qui préoccupe les chercheurs depuis plusieurs années. Il est la cause de graves pathologies, pourtant, les constructeurs continuent d'investir dans la technologie du diesel. Pourquoi ce carburant domine-t-il largement le parc automobile français ?
Les incitations de l'Etat
Depuis 2008, le gouvernement exhorte les Français à acheter des voitures diesel en leur octroyant un "bonus écologique". Grâce à une prime qui va de 100 à 2 000 euros, l’Etat a encouragé la vente d’un million de voitures diesel en un an. Pourquoi ? Parce que les véhicules diesel sont censés émettre moins de CO2 que les voitures à essence. Or ce gaz visé depuis des années par le protocole de Kyoto est en partie responsable du réchauffement climatique. Le gazole a donc été privilégié malgré ses effets nocifs sur la santé et l'environnement.
L'Etat n'a pas toujours défendu ce type de carburant. Dans les années soixante, du fait de l'émergence du nucléaire, la France s’est retrouvée avec un surplus de diesel. Il a alors fallu trouver une solution pour permettre aux raffineries d’écouler leurs stocks de gazole et de fioul. Par conséquent, depuis des années, le diesel est moins taxé que l’essence. Le prix à la pompe s’en ressent. Néanmoins, au regard des recherches médicales faites sur le sujet, les différentes aides gouvernementales en sa faveur dérangent aujourd’hui de plus en plus.
Déclaré cancérigène en 2012 par l'OMS
Après consultation de milliers d’études comparatives, le résultat est net : les émanations des moteurs diesel favorisent le cancer du poumon. Plus encore, on les suspecte d’être responsables de l’apparition d'autres cancers, notamment de la vessie.
En parallèle, les médecins ont constaté, depuis plusieurs années, une forte augmentation des pathologies respiratoires, et notamment une hausse de 40% des cas d’asthme sur les quarante dernières années. Le diesel n’est pas la cause de cette maladie, mais il l’aggrave très fortement. Ses différents composants, comme le dioxyde d’azote mais surtout les particules fines qu’il diffuse, pénètrent au plus profond des voies respiratoires. Aujourd’hui, ce sont plus de 4 millions de personnes qui souffrent d'asthme en France, ce qui représente près 1 milliard d’euros par an de prise en charge pour la Sécurité sociale.
Malgré l'apparition d'alternatives plus saines, comme les véhicules électriques, le diesel continue de dominer largement le parc automobile français. Le scandale Volkswagen et ses conséquences inverseront peut-être la tendance.
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