Envoyé Spécial - La suite : "Des bistrots à vau-l'eau, 21 ans après"
Deux décennies après avoir tâté le moral des bistrotiers de France et de Navarre, «Envoyé spécial» reprend leur pouls. Entretemps, de 70 000, la population est passée à 35 000. Alors, que pense Simone, 83 ans, de la survie du café-épicerie breton hérité de ses parents ? Et le café-boucherie du Veuil sert-il toujours la meilleure tête de veau du canton ?
L'endroit n'a pas beaucoup changé depuis la Seconde Guerre Mondiale. Chez Simone, les bouteilles prennent un peu la poussière. Certaines sont périmées depuis longtemps. « Je ne veux pas les jeter, elles me rappellent des souvenirs, du temps où je vendais des apéros », sourit malicieusement la patronne.
Simone a 83 ans et elle ne s'imagine nulle part ailleurs que derrière le comptoir de son bistrot de poche ou alors en Espagne : « Il paraît qu'il fait chaud là-bas ! », s'amuse-t-elle. Chez Simone, les derniers habitués font vraiment partie de sa famille : ce sont ses frères et ses cousins. Il faut dire qu'en hiver, il ne passe pas grand monde dans ce hameau de Bretagne. Simone ne se fait guère d'illusions sur l'avenir de Chez Simone : sa retraite sonnera le glas de son café-épicerie-quincaillerie hérité de ses parents.
En France, il reste aujourd'hui environ 35 000 bistrots contre 70 000 au début des années 90. À l'époque, Envoyé Spécial s'était invité dans ces bars dont les patrons broyaient du noir. 21 ans plus tard, M. Henry, patron du Petit Poucet à Paris a-t-il perdu son inimitable accent façon Tontons flingueurs ? Le petit blanc coule-t-il toujours à flots chez Jeanine, Café-bois-charbon ? Le café-boucherie de Veuil sert-il toujours la meilleure tête de veau du canton ?
Un reportage d'Elise le Bivic.
Gilles Pudlowski, critique gastronomique, sera l'invité de Françoise Joly.
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