Vidéo "Je n'ai jamais lu la notice" : depuis six mois, elle détourne de l'Ozempic, un antidiabétique, pour maigrir

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"Je n'ai jamais lu la notice" : depuis six mois, elle détourne de l'Ozempic, un antidiabétique, pour maigrir
"Je n'ai jamais lu la notice" : depuis six mois, elle détourne de l'Ozempic, un antidiabétique, pour maigrir "Je n'ai jamais lu la notice" : depuis six mois, elle détourne de l'Ozempic, un antidiabétique, pour maigrir (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Et si c’était la recette miracle pour mincir sans effort ? Au départ, un médicament réservé aux diabétiques de type 2. A l’arrivée, des personnes en bonne santé qui le détournent pour maigrir, quitte à se mettre potentiellement en danger. L'une d'elles témoigne dans cet extrait d'"Envoyé spécial".

La nouvelle coqueluche d'Hollywood s'appelle Ozempic. Cet antidiabétique aux vertus coupe-faim est devenu le remède miracle des stars et influenceurs pour perdre leurs kilos en trop. Sur les réseaux sociaux, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre, et les internautes du monde entier se sont mis à partager leurs "bons plans" pour se procurer le médicament sous le manteau. 

En France, contrairement aux Etats-Unis, on se cache pour en parler. Depuis six mois, Anna (son prénom a été modifié et vous ne verrez pas son visage dans cet extrait d'"Envoyé spécial") détourne de l'Ozempic pour maigrir. Elle pesait 70 kilos pour 1,65 mètre – trop pour elle. 

Après l'échec de plusieurs régimes, elle entend parler de l'Ozempic à la radio et sur les réseaux sociaux. Intéressée par son effet coupe-faim, elle demande à son médecin généraliste de lui en prescrire. Celui-ci sait parfaitement qu'Anna n'est pas diabétique, et qu'elle veut l'utiliser pour perdre du poids.

Entre 80 et 90 euros la seringue, non remboursés

Or, en France comme aux Etats-Unis, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de l'Ozempic a été accordée pour le seul diabète de type 2. Il est possible de s'en faire prescrire pour maigrir, mais l'ordonnance doit alors impérativement spécifier que cette prescription se fait hors AMM. Le médecin d'Anna ne l'a pas mentionné et surtout, il ne lui a rien expliqué du médicament et des risques qu'elle encourt (notamment de sévères affections gastro-intestinales). 

Hors AMM, stipule le Conseil de l'ordre des médecins, un médicament doit uniquement être prescrit en l'absence d'autre solution, et il doit faire l'objet d'une information renforcée. Le médecin d'Anna l'a seulement prévenue qu'elle ne serait pas remboursée par l'Assurance maladie. Chaque seringue lui coûte entre 80 et 90 euros, le prix à payer pour "se sentir bien dans sa peau", selon elle.

Pourtant, malgré 9 kilos en moins, Anna ne se sent pas tout à fait l'esprit léger, et elle-même juge sa démarche "malhonnête, parce que je sais qu'il y a des gens qui en ont vraiment besoin, et que je leur prends leur seringue", reconnaît-elle. Ce détournement de l'Ozempic n'est en effet pas sans conséquences sur les diabétiques de type 2 : il accentue des tensions d'approvisionnement déjà existantes.

Extrait de "Minceur : la piqûre miracle ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 10 octobre 2024.

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