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Vidéo Envoyé spécial. Au sultanat d'Oman, le tourisme accusé de causer des pénuries d'eau

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Envoyé spécial. Le sultanat d'Oman manque d'eau potable à cause du tourisme
Envoyé spécial. Le sultanat d'Oman manque d'eau potable à cause du tourisme Envoyé spécial. Le sultanat d'Oman manque d'eau potable à cause du tourisme
Article rédigé par franceinfo
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Malgré un système d'irrigation millénaire, les paysans du sultanat d'Oman subissent de plus en plus souvent des pénuries d'eau. Ils accusent le développement du tourisme. Extrait du magazine "Envoyé spécial".

Pour que le sultanat d'Oman devienne la destination touristique numéro 1 du Moyen-Orient, les autorités misent tout sur le développement des hôtels de luxe, avec piscines et golfs gourmands en eau. Dans ce pays semi-aride, où l'eau de pluie s'évapore en quelques jours, ce choix ne fait pas que des heureux... Extrait du magazine "Envoyé spécial".

Un système d'irrigation millénaire 

Djebel akhdar, la "Montagne verte", qui traverse le sultanat, et ses trois villages aux jardins suspendus. Ici, à 9 heures du matin, il fait déjà 35 degrés. Pour irriguer toutes les parcelles agricoles d'un village l'une après l'autre, un ingénieux système a été mis au point par les Omanais il y a plus de quatre mille ans. Les aflaj, réseaux de canaux, sont inscrits au patrimoine de l'Unesco.

Une institution unique au monde

Pour éviter les conflits entre villageois, "l'or bleu" doit être distribué équitablement. Pour répartir cette ressource si rare et précieuse (en nombre de bols), les montagnards disposent de leur propre unité de mesure, et surtout d'une institution unique au monde : le tribunal de l'eau. Ses juges, les wakîl, sont chargés de régler les différends entre paysans. Le responsable de la distribution, qui fait le tour des canaux chaque matin, connaît par cœur le temps d'irrigation nécessaire à chaque parcelle.

Des pénuries d'eau affectent les paysans...

Mais depuis quelques années, ce système raffiné ne suffit plus. A cause de la sécheresse, un quart des aflaj ne sont plus approvisionnés par les puits. La récolte de roses de Sulayman s'annonce ainsi comme l'une des plus mauvaises de sa carrière. Le réchauffement climatique n'est pas seul en cause... 

"Si le nombre d'hôtels continue d'augmenter sans que le gouvernement ne nous propose de solution pour l'eau, ce sera une catastrophe, prédit Sulayman. Ils pompent beaucoup trop, ça affecte les fermiers. Nos jardins et nos champs sont en train de mourir."

...pendant que les hôtels pompent l'eau des puits 

A quelques centaines de mètres seulement à vol d'oiseau, dans les hôtels de luxe avec bassins à débordement et jacuzzi, l'eau coule à flots. Et la direction, interrogée en caméra cachée, ne voit pas le problème... Pourtant, le déficit d'eau potable est tel que le pays est obligé de dessaler l'eau de mer à hauteur de 90% de sa consommation !

Extrait du magazine "Envoyé spécial" du 21 juillet 2016.

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