Pour la première fois, l'un des trois policiers mis en cause après l'agression de Michel Zecler, un producteur de musique, à Paris le 21 novembre dernier, donne sa version des faits. Il a été suspendu de la police depuis l'affaire, et a été placé un mois en détention provisoire, un fait rare pour un policier. Ce gardien de la paix a 23 ans. C'est lui qui est entré en premier, en tenue civile, dans le hall du studio du producteur. Sur certaines images, on le voit se jeter sur Michel Zecler et lui asséner plusieurs coups de poings au visage alors qu'il est à terre et menotté.Michel Zecler l'accuse d'insultes racistes. Le policier dément. "On ne l'a pas contrôlé parce qu'il est noir, on l'a contrôlé parce qu'il avait un comportement suspect, parce qu'il fuyait le véhicule de police, quand il nous a vus, il a fait demi-tour (...) et il n'avait pas le masque. (...) Il avait la capuche, on ne pouvait pas voir qu'il était noir dans la nuit", assure-t-il. Un photomontage pose questionDeux éléments extraits de son téléphone, datés de cinq mois avant l'agression, pourraient éventuellement s'apparenter à du racisme, selon l'expert judiciaire. Il s'agit notamment d'un photomontage envoyé dans une discussion Whatsapp qui se moque de Georges Floyd, un homme noir tué aux États-Unis par un policier blanc, devenu symbole du mouvement Black Lives Matter. "Sur ces échanges-là, il y a des vidéos de chats qui se cassent la gueule, il y a de tout. (...) Il n'y a rien de raciste là-dedans, c'est juste de l'humour noir", répond-il.