Vidéo La plateforme Airbnb ferait-elle la pluie et le beau temps auprès des politiques ?

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La plateforme Airbnb ferait-elle la pluie et le beau temps auprès des politiques ?
La plateforme Airbnb ferait-elle la pluie et le beau temps auprès des politiques ? La plateforme Airbnb ferait-elle la pluie et le beau temps auprès des politiques ? (COMPLEMENT D'ENQUETE / FRANCE 2)
Malgré leurs discours très volontaristes, les ministres du Logement successifs d’Emmanuel Macron tardent à réguler le secteur des locations de courte durée. Le 11 janvier 2024, "Complément d'enquête" se penche sur le leader des plateformes de meublés touristiques, Airbnb, et sa stratégie d'influence.

"Il faut taper très fort ceux qui sont devenus des vrais professionnels, ceux qui achètent des appartements et qui ne font que du Airbnb, et donc ces mêmes appartements sont retirés du marché de la location." En 2018, le ministre du Logement Julien Denormandie se posait en adversaire résolu des locations de courte durée du type Airbnb. Mais malgré les promesses des ministres successifs, personne ne semble pouvoir réguler un secteur dont la France est devenue l'eldorado. En quelques années, le nombre de ces locations saisonnières a doublé, voire triplé dans certaines villes, chassant vers la périphérie des habitants qui y vivent et y travaillent toute l’année. Quelle est la stratégie d’Airbnb pour rester toute-puissante ?

La plateforme aurait ses entrées auprès de parlementaires et dans certains ministères, où se jouerait une lutte d'influence entre ses partisans et ses opposants. Dans cet extrait d'un numéro de "Complément d'enquête" à voir le 11 janvier 2024, l'ancien président du syndicat national de l'hôtellerie revient sur un épisode qui l'a scandalisé. C'était en avril 2020, "en pleines vacances de Pâques, en plein milieu du confinement qui avait démarré deux mois avant, où les plateformes restaient ouvertes. Eh bien, raconte Laurent Duc, vous aviez toute la côte d'Azur qui était remplie d'Airbnb, il y en avait plein les balcons. Donc on a écrit au ministre du Logement notre stupeur. On a simplement dit qu'il était scandaleux que les plateformes soient ouvertes alors que nos hôtels étaient fermés."

Un mail adressé au ministre a-t-il été transmis à Airbnb ?

Mais les hôteliers n'ont pas fini d'être stupéfaits : ce courrier adressé le 14 avril uniquement au cabinet du ministre, le même Julien Denormandie qui promettait de déclarer la guerre aux meublés touristiques, va recevoir une réponse le lendemain... du patron d'Airbnb France de l'époque. Dans un mail auquel il joint le courrier des hôteliers, il les accuse de mener un "combat d'arrière-garde".

"Vous écrivez à un ministre, c'est une société américaine qui vous répond. C'est un scandale !"

Laurent Duc, ancien président du syndicat des hôteliers

à "Complément d'enquête"

Le ministre du Logement a-t-il transmis à Airbnb une lettre qui ne lui était pas destinée ? Julien Denormandie n'a pas souhaité répondre à cette question. En revanche, les journalistes de "Complément d'enquête" ont reçu un mail de la plateforme Airbnb affirmant qu'elle a été directement mandatée par le ministère : "Le cabinet du ministre nous a très rapidement contactés pour solliciter une réponse circonstanciée de notre entreprise à ces accusations, dans un contexte préoccupant de crise sanitaire."

Extrait de "Airbnb : plus de toit pour toi !", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 11 janvier 2024.

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