"Complément d'enquête". Inflation : les coups bas des hypers
C’est une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des Français, mais elle est encore toute relative. Si après des mois d’augmentation, la hausse de l’inflation a enfin ralenti son rythme le mois dernier, les prix ont quand même flambé de 5,1% depuis mai 2022… Du jamais vu de mémoire de patron de supermarché. Huile, viande, pâtes, farine : le tarif de la plupart des produits de grande consommation s’est envolé, grignotant mois après mois le pouvoir d’achat des consommateurs.
Mais à qui cette surchauffe des étiquettes a-t-elle profité ? Aux hypers ou aux grandes marques ? Pendant des mois, le magazine a enquêté dans un milieu où règne l’omerta… par peur des représailles.
La méthode forte pour faire plier les fournisseurs
Pour "Complément d’enquête", un représentant d’un géant de l’agroalimentaire a accepté d’enregistrer en secret ses négociations avec deux grandes enseignes. Coups de pression, menaces de déréférencement, interminable bras de fer : tous les coups semblent permis. Et certains hypermarchés n’hésitent pas à employer la méthode forte pour faire plier leurs fournisseurs.
Une fois les négociations terminées, la pression ne retombe pas : le magazine vous fait découvrir quel type de pénalités les grandes enseignes peuvent infliger à leurs fournisseurs. A chaque retard, pour des colis manquants ou un étiquetage erroné, des sanctions financières, parfois très importantes, sont prévues et souvent appliquées sans ménagement. En 2020-2021, ces pénalités logistiques ont d’ailleurs représenté 180 millions d'euros au profit des distributeurs, d'après la commission des affaires économiques du Sénat.
Petites combines pour préserver les bénéfices
Les fournisseurs ne sont pas en reste quand il s’agit de trouver de nouvelles recettes pour préserver leurs marges... ni vu ni connu. Changement de packaging ou de grammage, "Complément d'enquête" révèle les petites combines des industriels de l’agroalimentaire pour augmenter discrètement leurs prix. Depuis la première diffusion de notre enquête le 1er septembre 2022, le gouvernement s’est d’ailleurs saisi du problème en lançant une enquête des services de la répression des fraudes. Au Parlement, une proposition de loi a même été annoncée pour mieux informer les consommateurs sur ces pratiques.
Ces tours de passe-passe sur le conditionnement de nos produits ont-ils cessé ? Pas vraiment, selon les dernières données que nous vous révélons.
Une enquête de Rémi Delescluse avec STP Productions (première diffusion le 1er septembre 2022).
Dans les fauteuils rouges : Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France.
La rédaction de "Complément d'enquête" vous invite à commenter l'émission sur Facebook ou sur Twitter avec le hashtag #ComplementDenquete.
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Parmi nos sources
- Le rapport au nom de la Commission d'enquête du Sénat sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec leurs fournisseurs : tome 1 et tome 2.
- Le texte de loi EGalim 2, visant à protéger la rémunération des agriculteurs (octobre 2021).
- Sur les pénalités logistiques : le rapport d'information du Sénat de mars 2022 (Rappel de l'intention du législateur sur l'application de l'article 7 de la loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs relatif aux pénalités logistiques infligées par les distributeurs).
- Sur l'action de la Direction générale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes sur les pratiques de certaines centrales et pénalités logistiques : "Deux enseignes de la grande distribution alimentaire dans le viseur de la DGCCRF".
Liste non exhaustive.
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