Vidéo "Affaires sensibles". "A 9 ans, j'ai inventé une histoire horrible" : quand Gabriel Iacono se rétracte, onze ans après avoir accusé son grand-père de l'avoir violé

Publié
Durée de la vidéo : 5 min
"Affaires sensibles". "A l'âge de 9 ans, j'ai inventé une histoire horrible" : quand Gabriel Iacono se rétracte, onze ans après avoir accusé son grand-père de l'avoir violé
"Affaires sensibles". "A l'âge de 9 ans, j'ai inventé une histoire horrible" : quand Gabriel Iacono se rétracte onze ans après avoir accusé son grand-père de l'avoir violé "Affaires sensibles". "A l'âge de 9 ans, j'ai inventé une histoire horrible" : quand Gabriel Iacono se rétracte, onze ans après avoir accusé son grand-père de l'avoir violé (AFFAIRES SENSIBLES / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Ce fut un rebondissement particulièrement inattendu dans l'affaire Iacono, cet édile accusé de viol en 2000 par son petit-fils. En 2011, celui-ci retire soudainement ses accusations, dans une lettre que son grand-père lit avec beaucoup d'émotion dans cet extrait du magazine "Affaires sensibles".

Depuis le 9 juillet 2000, Christian Iacono, ancien maire de Vence, dans les Alpes-Maritimes, vivait un calvaire judiciaire. Son petit-fils de 9 ans, Gabriel, l'accuse de l'avoir violé. Pendant de longues années, l'affaire s'enlise, la famille Iacono se déchire. Jusqu'à ce coup de théâtre, le 3 mai 2011...

Au bas d'une lettre de cinq pages adressée au procureur de Grasse, Gabriel, alors âgé de 20 ans, signe sa rétractation. Un geste qu'il explique ainsi dans "Affaires sensibles" : "J'ai fait ce que moi, j'avais besoin de faire à ce moment-là pour pouvoir vivre. Parce que sinon, je serais mort. Parce que la culpabilité, ça tue." Ce geste, son grand-père le trouve "très, très beau", et cette lettre, "très courageuse". Il se confie dans cet extrait du magazine "Affaires sensibles" du 15 octobre 2023.

Voici ce que dit, entre autres choses, cette lettre que Christian Iacono a conservée précieusement. A la lecture de ces lignes, son émotion reste intense, même après toutes ces années : "A l'âge de 9 ans, j'ai inventé une histoire. Une histoire absurde, horrible : j'ai accusé mon grand-père de m'avoir violé. Cela fait onze ou douze ans que mon grand-père est sali, condamné, alors qu'aujourd'hui je suis le seul coupable de cette histoire. Je ne peux plus me regarder dans un miroir, je souffre, je me déteste, et j'ai honte. J'espère au fond de moi pouvoir revoir mon grand-père, et qu'il accepte de me pardonner. Aujourd'hui, vous êtes seul à pouvoir faire quelque chose."

La cour de révision est saisie

Si cette rétractation n'a jamais convaincu les parents de Gabriel (ils l'ont découverte dans la presse, leur fils ne les ayant pas prévenus), elle apporte un immense soulagement à Christian Iacono. Il décide alors de saisir la cour de révision, la seule instance qui puisse annuler sa peine. En raison du revirement de son petit-fils, une nouvelle enquête est ouverte.

La délivrance se fera attendre jusqu'au 25 mars 2015. Une fois sa condamnation annulée, au terme d'un troisième et ultime procès, Christian Iacono est définitivement blanchi. En tout, il aura fallu quinze années de combat judiciaire. Le verdict est évidemment "un grand moment" pour l'octogénaire. Les images télévisées le montrent s'avançant avec un grand sourire vers ce petit-fils dont il a été si longtemps privé : "J'ai pu enfin prendre Gabriel dans mes bras, et lui dire 'Voilà, la chose est terminée'." Pour le jeune homme, "ce jour-là, ce n'est pas seulement le procès qui s'arrête, c'est une vie qui démarre".

Extrait de " Le mensonge tragique d'un petit-fils", un document à voir le 15 octobre 2023 dans "Affaires sensibles", une coproduction France Télévisions, France TV presse, France Inter et l’INA, adaptée d’une émission de France Inter.

> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de Franceinfo et son application mobile ( iOS &  Android), rubrique " Magazines".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.