La Poste, entreprise en pleine mutation, est engagée dans une grande réorganisation et les syndicats dénoncent un climat catastrophique qui se serait traduit par plusieurs suicides. À Pontarlier, dans le Doubs, un facteur a mis fin à ses jours.
Il a arpenté les routes de campagne du Doubs pendant un an. Jusqu'en avril, Cédric Jeunot était facteur en CDD et il lui arrive encore d'en rêver la nuit. Environ 300 boites aux lettres par jour entre cinq à six jours par semaine. En un an, le facteur n'a quasiment jamais fini à l'heure. "C'est la pression heure par heure toute la journée, de ne pas perdre de temps, que rien ne vienne nous ralentir", explique-t-il.
Pour les syndicats, la faute aux milliers de postes supprimés
Jour après jour, Cédric Jeunot a noté toutes ses heures supplémentaires et à la fin de son carnet : arrêt maladie pour dépression. "Quand le directeur du site m'a demandé si ça allait, je lui ai répondu que clairement, non ça n'allait pas, que j'avais l'impression de faire beaucoup d'heures", se confie l'ancien facteur. Dans le Doubs, il s'agit d'un sujet sensible, car c'est ici que cet été un facteur s'est donné la mort en laissant une lettre accusant La Poste. La Poste dit aujourd'hui tout mettre en oeuvre pour éviter les risques psychosociaux, mais elle reconnaît qu'elle n'a pas d'autres choix que de se réformer, avec la concurrence d'internet.
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