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Guyane : l'eldorado des clandestins

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Guyane : l'El Dorado des clandestins
Guyane : l'El Dorado des clandestins Guyane : l'El Dorado des clandestins (France 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Pour beaucoup de clandestins, la Guyane est l'el dorado. Au Surinam comme au Brésil, ils sont des milliers à venir de toute l'Amérique du Sud pour essayer de franchir la frontière. France 2 s'est rendue sur place.

Ce matin là, sur le fleuve Maroni, frontière naturelle entre le Surinam et la Guyane française, la police aux frontières multiplie les contrôles. Chaque jour, des milliers de pirogues font la traversée pour tenter d'arriver illégalement sur le territoire français. Les clandestins venus de toute l'Amérique du Sud affluent au Surinam, point de passage vers la Guyane qu'ils considèrent comme la porte d'un eldorado européen. Sur le fleuve, trois Brésiliens en situation irrégulière sont embarqués avant d'être reconduits à la frontière et, probablement, de retenter leur chance quelques jours plus tard. Chaque année, plus de 8 000 clandestins sont interpellés, mais des milliers d'autres parviennent à franchir la frontière.

Les rêve des chercheurs d'or

Certains clandestins rejoignent les profondeurs de la forêt amazonienne pour une activité qui attire plus de 4 000 personnes : l'orpaillage illégal, les chercheurs d'or. L'armée française et la gendarmerie multiplient les opérations de déstabilisation de ces filières clandestines. Les camps de travailleurs se multiplient : ici, ils peuvent gagner près de 1 000 euros par mois, beaucoup plus que dans leur pays d'origine. Ces clandestins interpellés sous l’œil des caméras de France 2 ne seront pas reconduits à la frontière, faute de moyens : il faudrait plusieurs rotations d'hélicoptère.

Mais une autre patrouille a interpellé un personnage clé : un Brésilien qui fait partie des têtes pensantes d'un réseau d'orpailleurs clandestins. Immédiatement, le capitaine prévient sa hiérarchie. Deux heures plus tard, un hélicoptère spécialement affrété par la gendarmerie militaire arrive : l'homme est exfiltré de la forêt amazonienne. Considéré comme dangereux, il sera placé en garde à vue à Cayenne avant une éventuelle mise en examen.

99% des demandes d'asiles sont rejetées

Dans la ville, les clandestins sont de plus en plus nombreux, installés dans des squats. Arrivée il y a deux ans avec son mari et ses deux enfants, une Haïtienne vit illégalement dans l'un d'entre eux avec sa famille. Comme des milliers d'Haïtiens en Guyane, elle a fait une demande d'asile qui n'a aucune chance d'aboutir : 99% des dossiers sont rejetés, le sien est toujours en cours d'instruction.

Face à ces occupations illégales de terrain, les gendarmes sont débordés et leur champ d'action reste limité. "Vous prenez de l'électricité de manière illégale, de l'eau d'une manière illégale, vous mettez une famille à l'intérieur : une maison se construit en 24 heures ici et on ne peut plus toucher à ce domicile", explique un gendarme. Sur les 8 000 clandestins arrêtés chaque année en Guyane, 5 000 sont reconduits à la frontière. C'est l'un des chiffres les plus élevés du territoire français.

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