Rencontre avec Kilian Jornet, "alpiniste coureur"
On a Iontemps accusé la villa d'être moribonde et coûteuse. Tout est fait pour montrer que son budget de 8,5 millions d'E par an n'est pas de l'argent jeté par les fenêtres.
Une rencontre avec celui qui défie la montagne. Il à 26 ans et il se décrit comme "un alpinistre coureur". Kilian Jornet fait corps avec les sommets muni d'un équipement minimaliste.
Gravir le Mont-Blanc, 4810 m, une affaire de deux jours avec un guide pour le commun des mortels. Moins de 5 heures avec une paire de baskets quand on s'appelle Killian Jornet. Depuis trois ans, le Catalan vit a Chamonix. Il s'y entraîne 3h par jour. Killian Jornet n'a jamais quitté la montagne plus de trois jours.
La montagne, c'est une relation d'amour. Je suis né dans la montagne, j'y ai vécu toute ma vie.
Il a grandi dans les Pyrénées espagnols. A 3 ans, il gravit son premier sommet, 3000 m, puis 4000 m à 6 ans. L'altitude a développé ses capacités pulmonaires et cardiaques. En 2008, à 21 ans, il remporte l'ultra trail du Mont-Blanc, 168 km autour du toit de l'Europe, une des courses les plus dures. Il devient une référence. Sa popularité atteint des sommets. Pour lui, être sportif ne mérite pas tant d'attentions.
Le sportif, il court. Il n'a rien à dire. Bravo, il touche bien un ballon mais pour parler il fait chercher des gens qui ont de la pensée.
Il s'attaque au plus haut sommet avec un minimum de matériel. Monter et redescendre le plus vite possible, équipé d'une paire de baskets. Jornet revendique son goût du risque. En juin 2012, en pleine traversée du Mont-Blanc, il voit disparaître son ami Stéphane Brosse, une corniche a cédé sous ses pieds. Pas question d'arrêter malgré les réticences de ses proches.
C'est sa vie alors c'est son choix.
Killian Jornet ne fait pas l'unanimité. Les guides parlent d'inconscience. En septembre dernier, bloqué en montagne avec sa fiancée, il est secouru par les gendarmes de Chamonix. Beaucoup lui reproche aussi d'avoir la vie des autres en danger.
Oui, ça m'est arrivé d'être inconscient. Il faut l'être parfois car c'est dans la folie ou l'inconscience que tu te permets de faire les choses.
Il raconte sa vie dans son livre, "La Frontière invisible". Il y définit sa vision du bonheur, 20% de bruit, 80% de silence. Il poursuit sa quête celle de détenir le record d'ascension des plus hauts sommets. Il ira jusqu'à l'Everest. Courir ou mourir, c'est ainsi qu'il voit son destin.
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