Réforme pénale : expérience à la prison de Fresnes
Début de l'examen de la réforme pénale à l'Assemblée. Christiane Taubira évoque un texte de protection de la société. Il s'agit de promouvoir les peines alternatives à la prison. Alors comment se dérouleront les choses ? Voici une expérience menée à la prison de Fresnes. A leur arrivée en prison, les condamnés sont orientés vers la détention ou vers des peines de substitution.
6.000 prisonniers montent chaque année ces marches de la prison de Fresnes. Passer au vestiaire pour y laisser leurs effets personnels et y subir une fouille. Au bout du couloir, le quartier des arrivants. Première prise en charge par un surveillant. Premier contact avec l'incarcération.
L'important c'est de toujours avoir à l'esprit le choc carcéral. Et aussi l'appréhension du suicide.
Dans une cellule prévue pour deux personnes, les 60 à 70 détenus resteront dans le quartier des arrivants entre 4 et 7 jours. Ils verront médecin, psychologue, et un conseiller d'insertion et de probation. Mais à Fresnes, depuis 4 ans, une expérience est tentée. Evaluer très vite si la détention s'impose. C'est la 3e fois que ce prisonnier est incarcéré à Fresnes. Cette fois c'est pour de petits délits financiers. Avec la conseillère il évoque la semi-liberté dont il va bénéficier pour continuer sa formation professionnelle.
Je dois saisir la chance qui m'est donnée plutôt que remplir des statistiques de. De rechutes.
Pour la conseillère, il convient de faire un diagnostic rapide.
On doit balayer divers domaines sans approfondir vraiment. Ensuite, l'entretien permet de connaître la personne, ses fragilités.
Le bracelet électronique ou la semi-liberté plutôt que l'incarcération. Décider en urgence, c'est l'objectif des juges d'application des peines à Fresnes. Seuls les condamnés à des peines de moins de deux ans peuvent bénéficier de cet aménagement. Eviter la récidive, c'est aussi l'obsession du juge.
On sait que les sorties sèches, sans suivi judiciaire, sont plus propices à la récidive que quand il y a aménagement de peine.
Pour des faits de violence, ce détenu a été condamné à 12 mois, dont 4 fermes. A 25 ans, c'est sa première incarcération.
C'était un comportement stupide, sous l'alcool. J'ai une réaction imbécile, notoire.
Son employeur s'est engagé à lui garder son poste. La juge préconise un bracelet électronique.
Si vous ne respectez pas tous les termes de la décision, c'est la réincarcération.
C'est une bénédiction! C'est une preuve que la justice peut faire confiance. Forcément, on me tend la main, donc moi aussi.
Le jeune homme n'a fait qu'un mois de détention au lieu de quatre.
Il peut perdre son travail, son logement, il risque de se retrouver à la sortie sans rien. Il n'y a aucun intérêt pour la société ni même pour les victimes. S'il perd son emploi, il ne pourra pas indemniser les victimes.
A Fresnes, plus de 100 détenus bénéficient chaque année de cette procédure d'urgence, dans une prison surpeuplée : plus 2.300 détenus pour 1.500 places.
Une journée importante en Syrie. Journée d'élection présidentielle dans 40 % du territoire notamment ici à Damas, où Bachar el-Assad a voté. Bonsoir Franck Genauzeau, vous êtes en direct à Damas. Quel bilan peut-on faire de cette journée.
Franck Genauzeau : on a voté dans une ville en guerre.
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