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Profession : cordiste

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Article rédigé par franceinfo
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Profession : cordiste. Ils sont laveurs de vitres, charpentiers ou peintres et ils travaillent suspendus dans le vide. Ces acrobates du bâtiments exercent des métiers vertigineux mais contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas des casse-cous.

Sa vie ne tient qu'à une corde mais Sophie Bocher, 51 ans, ne changerait de métier pour rien au monde.

C'est un momentjoyeux, chaque matin je suis bien contente d'aller bosser. Je rêvasse, je chante.

Cordiste depuis 15 ans pour 2.800 euros net par mois. Elle exerce entre ciel et terre ses différents savoir-faire. Nettoyage de vitres, maçonnerie ou pose de panneaux publicitaires. Ce matin, Sophie Bocher découvre son nouveau lieu de travail. Un immeuble de 8 étages avec vue imprenable sur Paris.

Pour travailler, le cadre est pas mal.

Oui, quand j'arrive c'est un bonheur de découvrir le cadre, à Paris il y a des endroits fabuleux. Personne pour m'embêter en hauteur ! L'hiver est une période un peu creuse pour l'escalade en falaise, alors je me suis dit, je vais être cordiste pour l'hiver.

Le nettoyage des vitres aura duré une matinée, facturé près de 2.000 euros au propriétaire du bâtiment.

lntervention rapide, logistique légère, tels sont les avantages d'un entretien par des cordistes. Solution privilégiée ici, sur le clocher de la mairie de Bois-Colombes près de Paris. Un echaffaudage coûterait plus cher et prendrait beaucoup plus de temps. Nous sommes à 30 mètres de haut, largement de quoi avoir le vertige.

Voici un célèbre hôtel parisien, l'un des plus imposant aussi.

Ce n'est pas impressionnant, si ? C'est plus haut que les immeubles haussmaniens qu'on fait d'habitude.

35 étages, 137 m d'altitude, le spectacle est saisissant.

Impressionant Sophie.

Oui c'est beau.

Aujourd'hui, Rémi fait équipe avec Sophie. Au programme, inspection de la façade. A quelques minutes de la descente, rien n'est laissé au hasard.

Faut bien se méfier des automatismes.

C'est là que c'est dangereux.

Le travail commence. En équilibre sur le rebord puis dans le vide. Rémi Bretonnière se retrouve suspendu par une corde conçue pour résister à plus de 2 tonnes de charge. A cette hauteur, on distingue à peine les passants, au pied de l'hôtel, interpellés par cet accrobate.

C'est courageux.

Vous vous veriez faire ça vous.

Non.

C'est un suicidaire.

C'est son métier.

Son métier? bah je ne le ferais pas moi.

Dans sa descente, il salut 3 petites têtes blondes collées à la fenêtre. Lui même père de 2 petites filles, il a conscience du danger mais estime ne prendre aucun risque.

On vit pour les autres. On vit pour la famille. Il y a peu de têtes brûlées dans ce métier. On pense à la mort tous les jours, on ne prend pas de risques.

L'an dernier en France, 2 cordistes se sont tués dans un accident. Demain comme eux, ils seront 10 000 alpinistes du batîment a regagner les airs, pratiquer un métier pas comme les autres.

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