Présidence de François Hollande : en fonction de sa personnalité
Le président de la République s'est vu offrir un sabre. "J'en aurai besoin" a-t-il commenté, allusion a la situation politique qui l'attend en France.
Le jour de son investiture, François Hollande faisait un voeu.
Le pays a besoin d'apaisement, de réconciliation.
L'année 2013 s'achève et cet espoir est loin d'être exaucé. Retour sur la méthode d'un président difficile à décrypter. D'abord, le choix du compromis plutôt que l'affrontement. Comme en Bretagne. Sous la pression des manifestants, il suspend l'écotaxe. Gagner du temps, apaiser.
Il a une volonté constante d'éviter le conflit. Quitte à passer pour relativement faible. Il préfère reculer que braquer.
Certains y voient un encouragement à descendre dans la rue. D'où un apparent manque d'autorité. Comme avec la réforme fiscale, annoncée par Jean-Marc Ayrault par surprise le 19 novembre.
Quand ce processus sera bien avancé, j'ai parlé de l'été 2015, alors le gouvernement prendra ses responsabilités.
Il n'a prévenu le Président que trois jours plus tôt, le 16 novembre François Hollande n'y est pas favorable mais laisse faire. Mais le lendemain de l'annonce, il temporise.
La réforme fiscale a été pour partie engagée. Mais elle doit être poursuivie tout au long du quinquennat.
L'idée de recadrer est très étrangère à sa psychologie. Il ne croit pas aux coups de menton. Dans ce sens, il est totalement anti-sarkozyste. Le oui ou le non tout de suite, ça le tétanise.
Enfin, le président est un solitaire. Exemple : l'affaire Leonarda, qui éclate le mardi 15 octobre. Le jeudi suivant, François Hollande veut s'exprimer, et deux jours plus tard, le matin, il réunit Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls et Vincent Peillon. Malgré leurs conseils de prudence, à 13 h 15, il prend la parole seul.
Si elle le demande, compte tenu des circonstances, et qu'elle veut poursuivre sa scolarité en France, un accueil lui sera réservé. Et à elle seule. Merci.
Serait-ce que François Hollande n'écoute que lui-même ? Ceux qui le connaissent ont la réponse.
Il écoute toujours les arguments pour et contre. Dans la plupart des cas, il a très clairement son idée. Je connais peu de gens qui le font changer d'avis.
Il est animé par deux forces apparemment contradictoires. Du temps, de la prudence, et parfois une impulsion forte, voire très forte.
Aujourd'hui, face à l'impopularité quelle sera sa réponse ? Remanier ? Se remanier lui-même, ou attendre des jours meilleurs.
Il est habitué. Il n'a jamais fait carrière avec l'opinion.
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