Portrait : de délinquant à chef d'entreprise

Tout le monde pourra plonger au pied du rocher.

Un témoignage qui incite à l'optimisme et qui renvoie à la délinquance des très jeunes dont on parle souvent. Le jeune homme que vous allez entendre a eu affaire a la justice, il a aussi dormi dans la rue, il a connu les centres éducatifs fermés, et il s'en est sorti : l'envie d'être utile et de monter sa société est née en lui.

Il y a 18 mois, c'était un jeune délinquant en réinsertion. Aujourd'hui, c'est un chef d'entreprise qui gère une centaine de clients, dans une relation de confiance.

C'est ma première cliente ! La toute première qui est arrivée quand j'ai commence. Quand je suis arrivé chez elle, elle s'est dit "ouh la la".

Il me semblait un peu jeune.

Elle avait appelé la chambre des métiers pour vérifier.

Avec les arnaques qu'on voit maintenant.

Courses, repassage, coiffure à domicile, son entreprise propose une palette de services aux personnes âgées. Parti de zéro, il gère aujourd'hui 8 salariés. C'est l'histoire d'un petit délinquant qui aurait pu mal tourner Très jeune, il quitte sa famille avec un but : avoir de l'argent. Il vole dans des entreprises, chez des particuliers, escroque des personnes âgées. A 13 ans il est à la rue.

Dormir dans des caves, dans la rue, j'avais pas le choix. J'avais plus personne pour m'accueillir. J'étais sans repères, j'avais plus rien. J'ai touché le fond et ça aurait pu aller beaucoup plus loin. Si j'avais pas saisi ma chance au centre éducatif fermé, j'aurais pu encore aujourd'hui être en prison.

Le centre éducatif fermé lui a laissé une chance. Aujourd'hui il tient à rendre un peu de ce qu'on lui a donné. Il va à la rencontre de jeunes délinquants pOUf raconter SON parcours.

Je vais commencer par le début : a mes premiers délits j'avais 12 ans.

Face à lui, ils ont entre 13 et 17 ans, et un passé pénal déjà chargé. Il y a 5 ans, Jason était à leur place. C'est toute la force de son message.

J'appréhendais beaucoup, je faisais 1 m 32 ! Je ne suis pas encore grand. J'avais 13 ans.

Jason raconte la peur, les fugues, son parcours qui fait écho.

Quand vous vous faisiez disputer par l'éducateur, pour pas insulter l'éducateur vous faisiez quoi.

J'écrivais. C'était ma manière.

Jason écrit tous les jours jusqu'au déclic.

C'est comme quand on a décide de faire une connerie, on l'a décidé, on le fait. Et bien s'en sortir, c'est pareil mais c'est dans l'autre sens. Je suis allé voir mon éducatrice. J'ai voulu reprendre mes études pour travailler dans le service à la personne. Elle m'a dit que c'était impossible avec mon casierjudiciaire.

Jason ne l'écoute pas. Il dépose les statuts de son entreprise, auto entrepreneur à 17 ans.

Son expérience vous parle.

Il a bien réussi sa vie. Chapeau pour en arriver la.

Il ne faut pas me féliciter. Il faut que tu arrives à te retrouver dans l'histoire que je raconte. Tu as peut-être ressenti les mêmes choses.

Dans un an et demi, je me verrai peut-être dans son discours. Mais pas pour l'instant. Je vais rentrer chez moi et voir le prochain stage après on verra.

Pour ces mineurs qui viennent d'encaisser la sanction et l'enfermement pas facile de se projeter dans une autre vie. Même si tout n'a pas été facile, Jason ne veut retenir que le positif. Pour partager avec le premier grand nombre, il vient d'écrire un livre.

Voici le résultat de votre travail.

Je me suis dit que je pouvais raconter mon histoire. Je l'ai fait, j'ai commencé a écrire, j'avais le titre.

Des projets, il en a encore plein la tête.