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Comment commenter la rupture Hollande-Trierweiler sans (trop) parler de vie privée

C'est parfois un numéro d'équilibriste auxquels se livrent les politiques : commenter la séparation de François Hollande après avoir défendu son "droit à la vie privée". Petit manuel de communication politique en quatre méthodes.

Article rédigé par franceinfo
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Le président François Hollande aux côtés de Valérie Trierweiler à l'Elysée, le 15 mai 2012. (PATRICK KOVARIK / AFP)

En parler, mais sans empiéter sur la vie personnelle du président de la République. Voilà le casse-tête auxquels ont été confrontés les responsables politiques de tout bord, de l'évocation d'une liaison de François Hollande dans le magazine Closer jusqu'à l'annonce de sa séparation avec Valérie Trierweiler.

A l'unisson, la classe politique a d'abord défendu le droit du président à sa "vie privée". Sans pour autant s'abstenir de commenter la séparation. Francetv info vous dévoile les méthodes adoptées par les personnalités politiques pour réagir à la rupture.

1 Défendre "les femmes"

L'UMP condamne le communiqué de rupture de Hollande (i-Télé / BFMTV / Europe 1)

Promis, elle ne veut pas en faire un "sujet politique". Cela n'empêche pas Nathalie Kosciusko-Morizet de réagir à l'affaire lundi, mais en tant que "femme" : "Les termes du communiqué ne laissent pas indifférente une femme", explique-t-elle sur i-Télé.

Un changement de posture qui lui permet de commenter la séparation, annoncée par un communiqué de François Hollande : "J'ai eu l'impression de lire quelque chose qui ressemblait plus à une lettre de licenciement qu'à une lettre de rupture." Juste un "sentiment" personnel, précise-t-elle.

Georges Fenech choisit le même angle d'attaque, la défense des femmes. "L'annonce unilatérale par le président de la République de sa séparation s'apparente à une répudiation qui (...) porte atteinte à la dignité de toutes les femmes", estime le député UMP.

2Réagir comme un Français lambda

Henri Guaino le confesse, il est "un Français comme les autres". Et, "indépendamment de tout jugement politique, on ne pourra pas empêcher chaque Français d'avoir un jugement sur le comportement, la morale" de François Hollande, affirme-t-il lundi sur BFMTV.

Le député UMP n'hésite pas à reprendre à son compte le terme de "répudiation" employé par certains : "C'est le mot qui vient à l'esprit." "J'ai un sentiment, ce n'est pas ma manière de considérer les problèmes humains. Ça manque un peu d'élégance, d'humanité."

3 Regretter l'absence des "vrais sujets"

Jean-François Copé se dit "soulagé" que l'affaire soit désormais "derrière nous". "Ce qui nous importe, ce sont les problèmes des Français", martèle le président de l'UMP sur Europe 1, lundi. "Je les entends être saturés de l'omniprésence de ce qui relève de la vie privée du président de la République, il est grand temps maintenant de parler des sujets qui les engagent."

Florian Philippot voulait lui aussi en finir avec ce "feuilleton", "qui nous empêchait de parler des vraies préoccupations des Français". Et le vice-président du FN de dénoncer la "situation dramatique" de la France : "Les Français attendent des solutions sur le fond."

4S'inquiéter de "l'image de la France"

Dimanche, sur RTL, Jean-Pierre Raffarin explique vouloir distinguer "le plan personnel du plan politique". "Il faut respecter la situation des personnes", explique-t-il, évoquant la "violence" de "voir sa vie privée étalée". "Je pense aux enfants, à l'ensemble des familles."

Le sénateur UMP estime toutefois que cette affaire jette un "discrédit" et nuit "à l'image de la France partout dans le monde", rappelant les "caricatures assez désolantes" qui ont été faites de l'Hexagone. Jean-François Copé s'inquiète lui aussi de l'opinion de "la presse internationale", qui a mis en avant "soit l'affreuse image de Dieudonné, soit les problèmes du couple présidentiel". Conclusion de Jean-Pierre Raffarin : "Tout ceci ne nous a pas fait du bien collectivement, sortons-en vite." Pour pouvoir commenter d'autres sujets.

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