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Y a-t-il un communicant pour sauver François Fillon ?

Depuis sa déclaration de candidature pour 2017, l'ex-Premier ministre multiplie les plans com' hasardeux. 

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien Premier ministre François Fillon, entouré de journalistes à l'occasion d'un séminaire réunissant ses proches, le 28 août 2013 à Rouez-en-Champagne (Sarthe).  (WITT / SIPA)

François Fillon maîtrise-t-il suffisamment sa communication ? Depuis qu'il s'est déclaré candidat à l'élection présidentielle de 2017, l'ancien pensionnaire de Matignon enchaîne les sorties médiatiques hasardeuses. Dernier exemple en date : un "off" non maîtrisé livré au magazine Valeurs actuelles, mardi 8 octobre, dans lequel il s'en prend vigoureusement à Nicolas Sarkozy, au risque de diviser jusque dans son propre camp.

Francetv info en profite pour revenir sur ces différents plans de communication mal gérés par l'ancien Premier ministre ces derniers mois.

9 mai : la vraie-fausse déclaration depuis le Japon

La première vraie boulette intervient au printemps. En déplacement à Tokyo, François Fillon discute dans le hall d'un hôtel avec des journalistes. Et se laisse aller à une confession. "Je serai candidat quoi qu'il arrive", glisse-t-il à voix basse, filmé par une caméra. La déclaration fait aussitôt les gros titres, mais sème le trouble à l'UMP. L'ancien Premier ministre sera-t-il candidat s'il est battu à la primaire qui se tiendra à droite en 2016 ?

Sur Twitter, François Fillon est contraint à corriger le tir. "Rien de nouveau dans mes propos à Tokyo : c'est aux primaires de 2016 actées par l'UMP que j'ai renouvelé mon intention d'être candidat", écrit-il. Ou comment crisper la droite pour rien.

27 août : les photos people dans Paris Match

A la sortie de l'été, c'est à travers un entretien à Paris Match que François Fillon suscite quelques grimaces à droite. Alors qu'il a toujours proclamé son rejet de la "communication politique", l'ex-Premier ministre se confesse sur sa personnalité, son ambition, ses loisirs, ses passions, son couple, ses enfants et petits-enfants… Et prend la pose avec femme et enfants pour illustrer le tout.

En privé, plusieurs proches critiquent ce choix, déplorant que François Fillon se plie à une forme de communication qu'il a toujours critiquée.

8 septembre : l'appel à voter pour "le moins sectaire"

Le trouble à l'UMP est bien plus grand lorsque François Fillon, interrogé sur le choix qu'il ferait en cas de duel PS-FN aux municipales, répond qu'il voterait pour le candidat "le moins sectaire". Y compris si "le moins sectaire" est le candidat Front national. Une déclaration d'autant plus surprenante que jusque-là, François Fillon préconisait le front républicain plutôt que le "ni-ni".

Aussitôt, il s'attire les foudres de la gauche, du centre, mais aussi d'une partie de l'UMP. Plusieurs proches avouent "ne pas avoir compris" sa déclaration, et demandent des explications. L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, parle d'"alerte rouge", et menace même de quitter le parti. Maintenant d'abord ses propos, François Fillon concèdera finalement "une maladresse" dans un entretien au JDD, début octobre.

19 septembre : le "cher Vladimir" devant Poutine

Malaise à nouveau, à droite, lorsqu'en déplacement à Moscou, François Fillon adresse au président Poutine un "cher Vladimir" en introduction d'un discours au cours duquel il n'hésite pas à critiquer la position française sur une intervention en Syrie. "Je souhaite à cet égard que la France retrouve cette indépendance et cette liberté de jugement et d'action qui, seules, lui confèrent une autorité dans cette crise", déclare François Fillon.

Un comportement "irresponsable" selon François Hollande, cité par son entourage, mais également critiqué à l'UMP. "Chacun fait comme il veut. Moi, je ne fais pas comme ça, point", commente par exemple, agacé, Jean-Pierre Raffarin. 

8 octobre : le "off" non maîtrisé sur Sarkozy

Dernière boulette en date : des déclarations très critiques à l'égard de Nicolas Sarkozy, tenues en "off" auprès des journalistes deValeurs actuelles, et rendues publiques par le magazine. "François Fillon a demandé depuis longtemps à Valeurs actuelles d'obtenir la couverture du journal", explique Geoffroy Lejeune, un journaliste de l'hebdomadaire. Mais l'ancien Premier ministre se livre aussi au Journal du Dimanche.

Résultat : Valeurs actuelles, vexé, décide de ne pas respecter le "off""Il aurait aimé avoir la main sur ses propos, ce n’est pas le cas", traduit Geoffroy Lejeune. Et les proches de François Fillon de devoir démentir, mollement, les propos prêtés à l'ancien Premier ministre, pour éviter de semer un peu plus de division au sein de l'UMP…

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