Valls à Matignon : la gauche de la gauche juge ce choix "surprenant"
Un responsable socialiste estime que la décision de François Hollande est "très précipitée". Jean-Luc Mélenchon qualifie le nouveau Premier ministre Manuel Valls de "plus grand commun diviseur de la gauche".
A peine annoncé, le remaniement fait déjà débat, y compris au sein de la majorité. Le choix de Manuel Valls pour succéder à Jean-Marc Ayrault à Matignon est "assez surprenant", vu "l'indéniable besoin de gauche" qui s'est exprimé aux municipales, a estimé, lundi 31 mars, Emmanuel Maurel, l'un des chefs de file de l'aile gauche du PS. Jugeant que la décision de François Hollande était "très précipitée", il estime que le président de la République aurait dû prendre davantage de temps pour "méditer sur les raisons de la défaite d'hier".
> Suivez le remaniement en direct
"On est en droit (...) d'attendre davantage de preuves de la part de Manuel Valls", a estimé le vice-président du conseil régional d'Ile-de-France. Car, a rappelé le responsable socialiste, "lors de la primaire" [socialiste pour la présidentielle, à l'automne de 2011], Manuel Valls "s'était exprimé sur les questions économiques et sociales, en affichant de façon décomplexée des options largement minoritaires dans le peuple de gauche".
Valls est "celui qui est le plus à droite au Parti socialiste"
Autre ténor de l'aile gauche du PS à protester : la sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann. "C'est plus que surprenant de prendre celui qui est le plus à droite au Parti socialiste, qui n'a fait que 5% dans le débat interne, qui était contre les 35 heures, qui était pour la TVA sociale, comme réponse au fait que le peuple de gauche ait contesté la politique libérale de François Hollande", a-t-elle glissé.
Plus sévère encore, Jean-Luc Mélenchon a qualifié lundi soir Manuel Valls de "plus grand commun diviseur de la gauche". "A un désastre électoral, le chef de l'Etat répond par un suicide politique" a déclaré le coprésident du Parti de gauche. "A part le Premier ministre, rien ne change" regrette de son côté Pierre Laurent. "Une nouvelle fois, François Hollande tourne le dos à la gauche" a réagi le secrétaire national du Parti communiste, dans un communiqué. Selon lui, François Hollande "n'entend que de l'oreille droite".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.