Opposée au cumul des mandats, Royal peut-elle être ministre et présidente de région ?
A peine nommée à la tête du ministère de l'Ecologie, la numéro 3 du gouvernement pourrait rester présidente de Poitou-Charentes. Alors qu'elle s'est prononcée contre le cumul des mandats.
Elle n'aurait pas du tout l'intention de laisser Poitiers de côté. Ségolène Royal, devenue mercredi 2 avril ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, ne souhaite pas quitter son poste de présidente de la région Poitou-Charentes, selon Sud-Ouest. "On continue comme avant", a indiqué au quotidien régional la vice-présidente du conseil régional, Maryline Simoné.
Or, cumuler les deux fonctions serait une double contradiction pour Ségolène Royal. D'abord parce qu'elle enfreint une règle fixée par François Hollande lors du débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle en 2012. Puis, en mai, une fois le gouvernement nommé, les ministres avaient signé une charte de déontologie avec la mention suivante : "Les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l'exercice de leurs fonctions ministérielles. Ils doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu'ils peuvent détenir."
Ensuite, parce que Ségolène Royal avait fait du non-cumul un des axes de sa campagne lors de la primaire socialiste de 2011. Et depuis, elle n'a cessé de dénoncer le cumul des mandats.
Une incohérence dénoncée
Ce refus de quitter la présidence du conseil régional de Poitou-Charentes n'a pas encore été confirmé par l'intéressée. Mais il a déjà suscité de nombreuses réactions. Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP de la Vienne, a fait part de son indignation sur Twitter.
“@Bleu_Rochelle: ...Ségolène Royal reste présidente de région.” "Gouvernement de combat: ministres a plein temps?
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) 2 Avril 2014
En revanche, Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente-Maritime et député UMP, n'imagine pas que le président de la République puisse "faire une exception". Et dans Sud-Ouest, il présente "ses salutations républicaines" à Ségolène Royal et souhaite "bon courage au Premier ministre pour gérer une personnalité difficilement gérable".
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