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Nouvelle-Calédonie : "Pour nous, ce n'est pas le troisième référendum", réagit Roch Wamytan, président du Congrès

"Nous allons poursuivre le travail et l'indépendance va se faire dans les années qui viennent", assure Roch Wamytan, président (FLNKS) du Congrès de Nouvelle-Calédonie, après la victoire du non.

Article rédigé par franceinfo
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Roch Wamytan, président du congrès de la Nouvelle-Calédonie, le 22 septembre 2020. (THEO ROUBY / AFP)

"Pour nous, ce n'est pas le troisième référendum. Nous considérons qu'en termes de légitimité juridique et politique, il n'y a que deux référendums, 2018 et 2020. Celui-là, c'est le référendum de l'État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre", réagit le président du congrès de la Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan dimanche 12 décembre sur franceinfo, après la victoire écrasante du "non" à l'indépendance de l'archipel (96,49 % des voix).

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Roch Wamytan, figure historique de la lutte kanak et signataire de l'accord de Nouméa pour le FLNKS estime "tout à fait logique" de demander un nouveau référendum sur l'indépendance ces prochaines années. "Il faut reposer la question. Tout va dépendre du résultat de nos discussions pour savoir à quel moment la question sera posée, peut-être pas l'année prochaine (...) mais nous sommes dans ce processus-là."

Roch Wamytan indique avoir "quatre mois pour peaufiner" son projet d'indépendance, avec l'aide des Nations Unies, et "pour présenter un projet qui tienne la route" au gouvernement français actuel ou à venir et à la population néo-calédonienne. "Nous viendrons aux discussions avec la personne qui va sortir des urnes de la prochaine présidentielle. Nous attendrons le prochain. Si c'est Emmanuel Macron, nous allons continuer à discuter", assure-t-il.

Les indépendantistes ne reconnaissent pas ce troisième référendum, après ceux de 2018 et de 2020. Ils avaient demandé à Emmanuel Macron de le reporter à septembre 2022, estimant que la crise sanitaire et le respect des traditions de deuil ne leur permettaient pas de mener une campagne équitable. "On n'a pas compris pourquoi le président de la République ne nous a pas suivis", regrette-t-il. Les indépendantistes avaient appelé les électeurs à ne pas participer au scrutin.

Territoire "à décoloniser"

"Même si nous avons commencé à nous préparer à partir du week-end du 21-22 août à nous mettre en ordre de bataille, nous avions 110 jours pour nous préparer pour gagner, regrette Roch Wamytan. Nous étions à peu près à 10 000 voix pour basculer. Nous avons fait 43% en 2018, presque 47% en 2020 pour l'indépendance. Nous pensions sérieusement que, du fait que la réserve de voix était en notre faveur, nous allions pouvoir passer." 

Le président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie tient également à rappeler que l'archipel est inscrit sur la liste des Nations Unies des territoires à "décoloniser". Une mission du FLNKS s'est rendue cette semaine à New York pour informer le C24 (Comité spécial de la décolonisation de l'ONU) sur la situation en Nouvelle-Calédonie et la non participation des indépendantistes au vote. Roch Wamytan souhaite toujours "emmener tout doucement ce pays à s'émanciper" de la France, qu'il appelle un "gouvernement de tutelle". "Nous allons poursuivre le travail et [l'indépendance] va se faire dans les années qui viennent. J'appelle le gouvernement français actuel et celui qui va se mettre en place bientôt [après la présidentielle] à continuer à accompagner le peuple kanak et le peuple calédonien à son émancipation et peut-être demain à sa souveraineté. En tout cas, c'est notre objectif", conclut-il.

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