Qui sont les militants qui ont évincé Raphaël Glucksmann de la manifestation du 1er-Mai à Saint-Etienne ?

Pris à partie mercredi dans la Loire, la tête de liste PS-Place publique aux élections européennes n'a pas pu rejoindre le cortège. L'action a été revendiquée par les Jeunes Communistes locaux, mais d'autres militants, dont certains de La France insoumise, y ont également participé.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS-Place publique aux européennes, après son éviction de la manifestation du 1er-Mai à Saint-Etienne. (VERO MARTIN / HANS LUCAS / AFP)

"Glucksmann, casse-toi", "PS salaud", "A bas le Parti socialo"... Voici les slogans qui ont visé Raphaël Glucksmann lors de la manifestation du 1er-Mai à Saint-Etienne. Hué, sifflé, la tête de liste PS-Place publique pour les élections européennes n'a pas pu intégrer le cortège et a même reçu des jets de peinture et de canettes de la part de manifestants. L'élu s'est rendu dans la Loire pour évoquer le sort des employés de l'enseigne Casino, qui fermera ses portes dans quelques mois. Mais ce sont ses positions sur les bombardements de l'armée israélienne à Gaza, jugées trop timides, qui lui ont été reprochées

Le candidat et son entourage ont donc quitté la manifestation mercredi matin et l'échange prévu après le défilé avec des militants a été annulé. Raphaël Glucksmann a dénoncé les agissements d'"une cinquantaine d'énergumènes", et affirmé avoir identifié la couleur politique d'une partie d'entre eux. "Ce qui est sûr, c'est qu'il y avait des drapeaux de partis politiques. De Révolution permanente et de La France insoumise, ainsi que des Jeunes communistes, a-t-il déclaré à France Bleu Saint-Etienne Loire. Ces gens ne sont pas des démocrates. On le voit dans leurs violences."

Du côté de La France Insoumise (LFI), les réactions ne se sont pas fait attendre. Jean-Luc Mélenchon a notamment assuré "désapprouver totalement cette expulsion", tout en réfutant la participation de son parti à cette action. "Cette expulsion fournit une diversion médiatique contre le 1er-Mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour nous accuser", a-t-il attaqué. Le leader insoumis précise d'ailleurs que l'action a été revendiquée par les Jeunes Communistes de la Loire. Ce groupe a bien reconnu, auprès de l'AFP, avoir "contribué à cette action, comme d'autres organisations".

Une élue locale de LFI pointée du doigt

Contactés par franceinfo à ce propos, les Jeunes communistes de la Loire n'ont pas répondu à nos sollicitations. Mais d'autres éléments peuvent attester d'une participation de militants La France insoumise à l'éviction de Raphaël Glucksmann et de son équipe. Un militant local, drapeau LFI sur l'épaule, a été interrogé par TF1 après la scène. "J'ai fait partie des gens qui l'ont expulsé parce qu'il a eu énormément de mal à appeler à la retenue d'Israël sur les Palestiniens", déclare-t-il.

Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, invitée de franceinfo jeudi matin, a réagi à cette vidéo. "Je ne connais pas ce militant", a-t-elle assuré, avant de souligner que "toute la direction du mouvement a désapprouvé" ce qu'il s'est passé à Saint-Etienne. Johann Cesa, patron du PS dans la Loire, a lui accusé sur France Bleu la députée LFI de la Loire, Andrée Taurinya, d'avoir participé à cette action.

"On était très nombreux à la voir diriger les jeunes militants vers nous."

Johann Cesa, patron du PS de la Loire

sur France Bleu Saint-Etienne Loire

Des accusations démenties jeudi par l'intéressée. La députée LFI de Saint-Etienne a répondu aux accusations sur X, en dénonçant des "propos diffamatoires (...) Répéter partout que j'aurais 'dirigé' l'expulsion de Raphaël Glucksmann n'en fera pas une vérité. La violence en politique ne fait partie ni de mes méthodes ni de celles de La France insoumise".

Evoquant les slogans sur le conflit au Proche-Orient, Raphaël Glucksmann a, lui, assuré "ne pas avoir bégayé pour condamner le Hamas", tout en "luttant pour que le carnage à Gaza s'arrête". Le candidat a attribué ces mouvements à "des réactions de frustration" à l'approche des élections européennes du 9 juin, estimant sur franceinfo que la "dynamique" se trouve aujourd'hui du côté du PS. Selon un sondage Ipsos pour franceinfo et Le Parisien publié le 13 avril, Raphaël Glucksmann comptabilise 13% des intentions de vote et se rapproche de la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer.

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