Quel arrêté polémique pourrait encore prendre Robert Ménard ?
Interdiction d'étendre le linge aux fenêtres, couvre-feu pour les moins de 13 ans, blouses pour les écoliers... Le maire de Béziers (Hérault), proche du FN, prend des mesures drastiques pour sa ville. Mais ça pourrait être pire.
Robert Ménard veut offrir une blouse grise aux élèves de maternelle et de primaire, rapporte Midi Libre, mercredi 28 mai. Le maire de Béziers (Hérault), proche du Front national, prétend ainsi "gommer les inégalités de fortune". Une semaine plus tôt, il prenait un arrêté interdisant d'étendre en journée le linge aux balcons et fenêtres dans le centre-ville historique. Sa prochaine cible : les antennes paraboliques, qui "salopent les façades".
Après l'instauration d'un couvre-feu pour les enfants de moins de 13 ans, le maire de Béziers multiplie des mesures non pas étiquetées "extrême droite", ni dictées par la direction du FN, mais des arrêtés municipaux médiatiques. Cumulés, ils donnent une teinte particulière à la politique locale. Une manière "insidieuse" de "mettre en place, à terme, une politique de discrimination indirecte", estime le président de la section locale de la Ligue des droits de l'homme, cité par le Nouvel Obs. Car de nombreuses familles gitanes sédentarisées et maghrébines vivent dans le centre-ville, explique l'hebdomadaire.
Robert Ménard n'a besoin de personne pour trouver des idées polémiques, mais francetv info a trouvé quelques arrêtés municipaux qui pourraient l'inspirer.
Interdire minijupes, décolletés et jeans taille basse
Le modèle : A Castellammare di Stabia, près de Naples (Italie), le maire Luigi Bobbio a pris un arrêté très strict en 2010 contre "les minijupes, les décolletés trop généreux, les jeans taille basse", raconte Le Monde. Sont également visés les bains de soleil dans les parcs et les jurons qui pourraient "troubler les autres [habitants]".
L'excuse : Il était déjà question de préserver la beauté de la ville, selon l'élu italien. Luigi Bobbio voulait ainsi restaurer "le décor urbain" et éviter la "décadence vestimentaire" provoquée par les fortes chaleurs.
Le motif caché : Des féministes ont manifesté contre cette décision "moyenâgeuse", rapporte la Republicca (en italien), tandis que d'autres associations comparaient la décision du maire à l'intégrisme religieux au pouvoir en Iran. "Castellammare, province de Naples ou de Téhéran ?" demandaient les manifestants.
Bouter les kebabs hors du centre-ville
Le modèle : A Cittadella (Italie), près de Padoue, le maire Massimo Bitonci, membre de la Ligue du Nord (extrême droite), a interdit le commerce de kebabs dans le centre-ville.
L'excuse : "Ils ne font pas partie de notre tradition" et "ils n'ont rien à faire dans notre centre historique à cause de la façon dont ils se mangent et de l'odeur qu'ils dégagent", rapporte La Repubblica (en italien).
Le motif (à peine) caché : Le maire de Cittadella voulait "éviter que les kebabs deviennent des lieux de rassemblement de consommateurs habituels de nourriture du Moyen-Orient". Comprenez "la tradition turque n'a pas sa place", dans le centre de Cittadella, car aucun arrêté n'a été pris contre les restaurants servant des sushis.
Bannir les drapeaux étrangers des mariages
Le modèle : A Nice, le maire UMP Christian Estrosi a pris, en mai 2012, un arrêté visant à limiter tout débordement autour des cérémonies de mariages. Les noces célébrées à l'hôtel de ville doivent désormais se dérouler sans cris, ni sifflets, ni "drapeaux étrangers", ni groupe de musique "folklorique" non autorisé.
L'excuse : Christian Estrosi assure que les festivités bruyantes sont "de nature à troubler la tranquillité des riverains et la solennité de l'instant".
Le motif (pas vraiment) caché : Sous couvert de préserver le calme de sa ville, Christian Estrosi précise noir sur blanc l'interdiction des "drapeaux étrangers", qui ne font pourtant pas plus de bruit que le drapeau français.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.