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A Nice, les mariages trop bruyants au cœur d'une bataille politique

La mairie UMP a pris un arrêté visant à réprimer tout débordement autour des cérémonies de mariages. Mais pour l'opposition, il s'agit d'une mesure stigmatisant les communautés issues du Maghreb.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a annoncé jeudi 24 mai que les noces célébrées à l'hôtel de ville devraient désormais se dérouler sans cris, ni sifflets. (MARK LANGRIDGE / GETTY IMAGES)

Les Niçois auront-ils le droit de faire du bruit pour leur mariage ? Le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a annoncé jeudi 24 mai que les noces célébrées à l'hôtel de ville devraient désormais se dérouler sans cris, ni sifflets, ni "drapeaux notamment étrangers", ni groupe de musique "folklorique" non autorisé, sous peine de voir la cérémonie repoussée de 24 heures. Vendredi, l'opposition PS s'est émue de cet arrêté, estimant cette mesure électoraliste et discriminatoire vis-à-vis de certaines communautés.

Pour Paul Cuturello, conseiller municipal PS, de telles mesures sont "destinées à stigmatiser les personnes originaires des pays du Maghreb". Pour ce candidat aux législatives dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes (celle que brigue à nouveau Christian Estrosi), il s'agit "d'une nouvelle manœuvre électoraliste pitoyable destinée à l'électorat du FN". De son côté, Estrosi assure que ces comportements sont "de nature à troubler la tranquillité des riverains et la solennité de l'instant".

Risque de "communautariser la ville", selon l'opposition

Un autre conseiller municipal PS, Abderrazak Fetnan, qualifie ces mesures de "bombes sales qui préparent les élections". Selon lui, Christian Estrosi "a fait exactement la même chose en direction des épiciers de nuit", pour beaucoup issus de la communauté maghrébine, au moment des régionales de mars 2010. Une allusion à un arrêté pris entre les deux tours de ces élections restreignant les heures d'ouverture de leurs commerce, officiellement pour empêcher la vente tardive d'alcool. La majorité municipale, est "clairement en train de communautariser la ville", déplore l'élu socialiste.

Le maire de Nice se montre très actif en matière de répression sur la voie publique. Après avoir pris en août 2011 un arrêté réglementant l'activité des artistes de rue et un autre en avril dernier pour interdire la consommation d'alcool sur les plages, dans les rues et les parcs du centre-ville, Christian Estrosi a annoncé vendredi la mise en place d'une "brigade anti-mendicité agressive". Constituée de seize personnes, elle combine volets social (assistantes sociales, inspecteurs de l'hygiène) et répressif (policiers municipaux) dans un souci, a-t-il dit, de "meilleure efficacité".

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