A l'Assemblée, le PS sanctionne les députés frondeurs
Plusieurs députés qui ont refusé de voter la confiance à Manuel Valls le 16 septembre ont été exclus des commissions dont ils étaient membres, mardi, par le président du groupe socialiste.
Les punitions tombent. Deux semaines après le refus de 31 députés PS d'accorder leur confiance à Manuel Valls, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a décidé de prendre des sanctions contre plusieurs d'entre eux. Selon les informations du Lab d'Europe 1, sept députés frondeurs ont ainsi été exclus des commissions auxquelles ils appartenaient, pour être "mutés" de force dans d'autres commissions.
Fanélie Carrey-Conte, Linda Gourjade, Christian Paul, Barbara Romagnan et Gérard Sebaoun sont ainsi exclus de la commission des Affaires sociales. Philippe Noguès doit quitter la commission du Développement durable, et Jean-Pierre Blazy est prié de quitter la commission des Lois.
Des mutations qui ne doivent rien au hasard
"Ces changements ne doivent rien au hasard", souligne Le Lab, qui rappelle que "les prochains mois à l'Assemblée vont être fortement marqués par les débats sur le budget 2015 et sur le budget de la Sécurité sociale. Or, la commission des Affaires sociales, où est discuté le budget de la Sécu, est celle où les frondeurs se sont faits le plus entendre par le passé". Concrètement, ces députés PS contestataires risquaient désormais de mettre en échec le rapporteur du projet de loi, qui défend la ligne du gouvernement.
"La méthode est détestable", grince toutefois la présidente PS de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton, interrogée par Le Monde. "Je savais qu'il y aurait des changements, mais de là à le faire ainsi sans concertation !" ajoute-t-elle, précisant avoir été informée par un simple SMS.
"On ne règle pas au groupe socialiste des problèmes politiques par une purge, déplore l'un des frondeurs sanctionnés, le député nivernais Christian Paul. Nous [les frondeurs] ne sommes pas favorables à la remise en cause des prestations familiales, comme la prime naissance ou la réduction du congé parental. Donc sortir de la commission des Affaires sociales des parlementaires qui défendent cette position serait une très mauvaise chose."
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