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Primaire PS : deuxième "round" pour les six candidats

Les six concurrents à la primaire du PS se retrouvent mercredi de 18h à 20h pour le second débat télévisé. A onze jours du premier tour, et alors que François Hollande creuse l'écart dans les sondages, analyse de la stratégie de chacun des candidats.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Les six candidats à la primaire PS (AFP)

Les six concurrents à la primaire du PS se retrouvent mercredi de 18h à 20h pour le second débat télévisé. A onze jours du premier tour, et alors que François Hollande creuse l'écart dans les sondages, analyse de la stratégie de chacun des candidats.

François Hollande, gérer l'avance

Logiquement, il ne devrait prendre aucun risque. Devançant largement ses concurrents (44% contre 27% pour Martine Aubry et 13% pour Ségolène Royal selon un baromètre de la primaire socialiste Ipsos pour France Télévisions, Radio France et Le Monde publié mercredi), le député de Corrèze devrait reprendre sa posture d'homme "au-dessus de la mêlée" jouant du "respect" et de la "courtoisie"...sauf s'il fait l'objet d'attaques de ses rivaux qui tenteront de le faire vaciller.

Autre atout pour l'ancien premier secrétaire du PS, outre ses bons scores, l'accession de Jean-Pierre Bel à la présidence du Sénat. Sauf énorme surprise, le sénateur de l'Ariège devrait devenir samedi, le premier président socialiste de la Haute chambre sous la Ve République après le revers de la droite aux sénatoriales.

Or si Jean-Pierre Bel avait pris parti pour Ségolène Royal en 2007, il a depuis tourné casaque, apportant désormais son soutien à François Hollande. Ce dernier devrait s'en prévaloir au cours des débats.

Aubry, accélérer le tempo

La maire de Lille est sur tous les fronts. Lundi, elle a parlé industrie et fiscalité lors d'un déplacement dans la banlieue de Rouen, plaidant en faveur "d'un nouveau modèle qui mette l'économie devant la finance, l'industrie au coeur de l'économie, et qui prépare la mutation verte".

Mardi, place à l'éducation. "Moi je veux rassembler, et rassembler dans la justice, c'est pour ça que je suis là, c'est parce que je veux que chaque enfant de France puisse réussir", a-t-elle lancé à la presse lors de la manifestation parisienne des enseignants.

Face au favori, elle devrait afficher la même pugnacité.

Royal, rebondir pour créer la surprise

Ségolène Royal ne devrait pas se départir de cette conviction qui l'anime depuis son entrée dans la campagne. Elle "s'emploiera à être toujours dans l'explication de ses solutions pour redresser la France et répondre aux préoccupations des Français", promet son porte-parole, Guillaume Garot.

Toujours convaincue qu'elle va triompher, Ségolène Royal a fait taire ceux qui l'avaient jugée en retrait lors du premier débat télévisé. Invitée de l'émission "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier, samedi soir sur France 2, la présidente de Poitou-Charentes a rassemblé 1,9 million de téléspectateurs, la meilleure audience de l'année.

Un score élevé qui n'aura échappé à aucun de ses rivaux qui la savent capable d'un coup d'éclat.

Montebourg, Valls, nourrir idéologiquement le débat et continuer de se différencier

De l'avis général, les deux "outsiders" ont marqué des points lors du premier débat télévisé et ont donc, logiquement, engrangé des points dans les intentions de vote selon le baromètre Ipsos (+5% pour Arnaud Montebourg ; +2% pour Manuel Valls).

Depuis, ils ont continué à forger leur image, chacun dans son style et sur ses thèmes de prédilection.

Des deux quadras, le député de Saône-et-Loire s'est le plus distingué en déclarant lundi lors d'un déplacement à Lille, que sur certains points comme l'économie, le programme du PS, un "projet de régulation", avait "15 ans de retard". Mercredi soir, il devrait développer son propos.

A l'opposé sur une ligne "social-libérale", Manuel Valls devrait reprendre son "discours de vérité", "de clarté, de "sincérité", qualités dont le gratifient ceux qui l'ont vu débattre, même s'ils ne partagent pas son positionnement "trop à droite".

Baylet, tenter de décoller

Seul candidat non-socialiste, le président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, devrait poursuivre sa stratégie de différenciation.

Lors du premier débat, il s'était distingué en prônant la légalisation du cannabis et sa mise en vente en pharmacie, sous contrôle ; le droit de mourir dans la dignité et celui du mariage pour les homosexuels.

Pas sûr que de tels sujets permettent au sénateur et président du conseil général du Tarn-et-Garonne de décoller des 1%.

Un dispositif très encadré

Comme pour la première confrontation télévisée, le parti socialiste a demandé "l'égalité des temps de parole" et "le tirage au sort pour l'ordre des passages". Derrière "six pupitres disposés en arc de cercle", les candidats seront interrogés successivement par Arlette Chabot, Gérard Leclerc, Michaël Darmon et Matthieu Croissandeau. L'ordre des interventions introductives a été fixé : Mme Royal, Mme Aubry, M. Hollande, M. Montebourg, M. Baylet et M. Valls. Pour la conclusion, ils interviendront dans le sens inverse.

Chaque candidat aura ainsi droit à une minute pour se présenter et deux minutes pour conclure, a-t-on indiqué au PS. Le reste des deux heures sera divisé en trois séquences: "la crise, les réponses à la crise, la dimension européenne", "la protection sociale : emploi, retraites, salaires" et "La République et la société : justice, sécurité, libertés, immigration".

Après ce second débat télévisé, réalisé en coproduction par i>TELE, LCP-Assemblée nationale, Europe 1 et Le Parisien - Aujourd'hui en France, un troisième est prévu le 5 octobre sur BFM-TV avec RMC et Le Point.

S'il y a un deuxième tour le 16 octobre à la primaire socialiste, un quatrième débat pourrait se tenir le mercredi 13, sur France Télévisions.

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