Discussion budgétaire à l'Assemblée : l'ombre du recours au 49.3 plane sur les débats
Un week-end pour trancher : le gouvernement doit décider dans les prochaines heures comment faire adopter le premier volet du budget 2023, examiné à l'Assemblée nationale depuis mercredi 12 octobre.
La reprise des dĂ©bats est prĂ©vue lundi 17 octobre. Mais cela pourrait ĂȘtre bref : l'ombre d'un recours Ă l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf si le gouvernement est renversĂ©, plane de plus en plus fortement sur les dĂ©bats.
Dans la majoritĂ©, il y a toujours ceux qui plaident pour aller vite, pour en finir avec ces dĂ©bats oĂč le gouvernement enchaĂźne "les taules" selon les mots d'un cadre Renaissance. En clair, les votes de taxes, de crĂ©dits d'impĂŽts, contre l'avis du gouvernement comme on le voit depuis mercredi. Et Ă l'inverse, il y a ceux qui plaident pour Ă©puiser le dĂ©bat, aller jusqu'au bout du temps imparti, pour dĂ©montrer que le nombre d'amendements dĂ©posĂ©s par l'opposition est tellement important que l'examen du texte ne pourra pas ĂȘtre terminĂ© dans les temps. Et donc, qu'il faut utiliser le 49.3.
Il y aussi les rÚgles juridiques : entre l'activation du 49.3 et l'adoption du texte, un délai est prévu pour laisser le temps aux oppositions de déposer des motions de censure. Voilà qui plaide plutÎt pour un 49.3 dégainé en tout début de semaine.
Quelles mesures conserver dans le texte final ?
La question se pose dans la mesure oĂč, avec l'article 49.3, on repart de zĂ©ro et le gouvernement n'est pas obligĂ© de reprendre les mesures dĂ©jĂ votĂ©es. Par exemple : la hausse de la taxe sur les dividendes, le retour de la taxe sur l'exil fiscal des entrepreneurs, un crĂ©dit d'impĂŽt pour la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique... Autant d'Ă©lĂ©ments votĂ©s cette semaine contre l'avis du gouvernement, parfois avec l'aide d'une partie de la majoritĂ©.
>>Â Ă lire aussi : Pourquoi le recours au 49.3 arrangerait finalement tout le monde
"Certains amendements vont Ă l'encontre de la politique d'attractivitĂ© qu'on mĂšne depuis cinq ans", explique un conseiller de l'exĂ©cutif qui rappelle la ligne fixĂ©e par Emmanuel Macron : ni impĂŽt, ni dĂ©pense supplĂ©mentaires. Reste qu'il faudra que le gouvernement, en fonction des choix qu'il fera, explique pourquoi il refuse de reprendre des mesures pourtant votĂ©es par une majoritĂ© de dĂ©putĂ©s.Â
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