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Affaire Adrien Quatennens : comment les explications du député LFI, qui reconnaît avoir giflé son épouse, sont accueillies au sein de la Nupes

Dans un communiqué, le député du Nord a reconnu des violences envers son épouse, il y a un an. Exprimant ses regrets, il a annoncé se retirer de sa fonction de coordinateur de La France insoumise.

Article rédigé par franceinfo
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Le député LFI Adrien Quatennens, lors de l'université d'été du parti, le  26 août 2022, à Châteauneuf-sur-Isère. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS / AFP)

Adrien Quatennens se met "en retrait de sa fonction de coordinateur" de La France insoumise. Figure de la jeune garde du mouvement, le député du Nord a reconnu, dimanche 18 septembre, de violentes "disputes" et une "gifle" à l'encontre de son épouse, quelques jours après que Le Canard Enchaîné a révélé le dépôt d'une main courante de sa femme. 

"Je pourrais faire le dos rond, minimiser les faits et attendre que la tempête passe", écrit Adrien Quatennens dans un long communiqué. "Mais parce que je suis responsable politiquement et que je tiens à l'exemplarité à laquelle je veux m'assigner et qui a toujours été ma ligne de conduite, j'en tire les conséquences politiques". Il se met "en retrait" de sa fonction de coordinateur de La France insoumise (LFI). Cette affaire a ravivé les débats à gauche sur le traitement, au sein des partis, des violences faites aux femmes et soulevé de nombreuses réactions au sein de la Nupes.

LFI réitère "son engagement contre les violences sexistes et sexuelles"

Dans un communiqué publié dans la journée, LFI réagit à cette mise en retrait. "Cette décision, que nous saluons, a été prise en concertation avec les instances du mouvement et sera suivie des dispositions nécessaires à la bonne animation de notre mouvement", a fait savoir la formation politique. Invitée dans l'émission "Grand Jury RTL - Le Figaro - LCI", Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, a salué une décision "juste et sage" de la part d'Adrien Quatennens. Une décision "incontournable considérant les faits qu'il a reconnus", selon le député LFI William Martinet"Le retrait d'Adrien était nécessaire", a tweeté le député Insoumis Christophe Bex, dont le "soutien va à Céline Quatennens."

Dans son communiqué, LFI a réitéré "son engagement sans failles dans la lutte contre les violences faites aux femmes". Le parti, qui se veut en pointe sur ces questions, a ainsi rappelé "l'existence en son sein d'un comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles toujours disponible pour écouter la parole des femmes."

Sur franceinfo, la députée insoumise Raquel Garrido a elle aussi insisté sur le traitement des questions de violences sexistes et sexuelles au sein du mouvement. "La personne importante ici, c'est Céline Quatennens, a-t-elle déclaré. Il faut montrer que nous avons écouté ce qu'elle a dit. Au point qu'Adrien Quatennens se mette en retrait." Selon la députée de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, c'est la culture de LFI face à ces questions qui a motivé l'"exercice de transparence totale" du député du Nord, apportant "la preuve" que "la question des violences sexuelles et sexistes est prise en compte de façon très sérieuse."

"Notre mouvement est celui de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Mes pensées vont à toutes les femmes qui aspirent à leur liberté", a tweeté la députée de la 11e circonscription de Paris, Clémentine Autain, jugeant "juste et inévitable", le retrait d'Adrien Quatennens.

Le soutien de Jean-Luc Mélenchon envers Andrien Quatennens crée des remous

Dans un tweet publié à la mi-journée, le leader Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a quant à lui fustigé "la malveillance policière, le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux" qui "se sont invités dans le divorce conflictuel d'Adrien et Céline Quatennens", en faisant notamment fuiter l'existence d'une main courante. "Adrien décide de tout prendre sur lui. Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection", a-t-il ajouté. 

La formulation choisie a suscité l'incompréhension de plusieurs alliés de la Nupes, qui ont pointé une condamnation du contexte, et non du geste reconnu par le député. "Ce tweet doit venir d'un autre monde", a réagi la sénatrice écologiste Mélanie Vogel. "Un monde où Adrien Quatennens ne vient pas de publier un communiqué où il reconnaît des violences, y compris des violences physiques à l'encontre de sa femme."

"La réaction de Jean-Luc Mélenchon est lamentable", a abondé Luc Broussy, président du conseil national du PS. "Tout le monde est donc coupable sauf celui qui a mis une gifle à sa femme", s'est-il indigné, y voyant l'"incapacité" de Jean-Luc Mélenchon "à endosser le leadership d'une gauche moderne, humaniste et féministe". 

Dans la foulée de ces réactions, Jean-Luc Mélenchon a précisé sa position : "Céline et Adrien sont tous deux mes amis. Mon affection pour lui ne veut pas dire que je suis indifférent à Céline", a-t-il tweeté. "Elle ne souhaitait pas être citée. Mais je le dis : une gifle est inacceptable dans tous les cas. Adrien l'assume. C'est bien."

Un ton plus personnel adopté aussi par la députée LFI Sophia Chikirou. "Il y a le couple d'amis qu'on aime et qu'on déteste voir se déchirer. Il y a le dirigeant politique, Adrien Quatennens, qu'on admire pour son honnêteté et son abnégation. Laissez-les tranquilles maintenant !"

Sandrine Rousseau appelle le député à se mettre "en retrait de tout" 

De son côté, la députée EELV Sandrine Rousseau a appelé Adrien Quatennens à aller plus loin et à se mettre "en retrait de toute parole publique", y compris à l'Assemblée. Invitée de Radio J, elle a déclaré qu'il n'était "pas possible de représenter les hommes et les femmes (…) quand on s'est rendu coupable de tels actes. Il y a maintenant une décision du parti politique à prendre", a ajouté l'élue. 

Des propos réitérés sur Twitter : "La justice doit se prononcer et en attendant Adrien Quatennens doit se mettre en retrait de tout." Revenant sur les gestes concédés par Adrien Quatennens, elle a rappelé qu'"il y a les violences physiques et celles qui consistent à prendre le téléphone portable de l'autre. Les violences faites aux femmes prennent de nombreux visages. Aucun n'est acceptable."

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