Réflexion faite : une minorité peut-elle s'approprier le bien commun ?
En plateau, Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine, répond à cette question.
La décision concernant le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes sera connue en janvier prochain. Pour l'instant chacun campe sur ses positions, que ce soit les partisans ou les zaddistes. Réflexion faite, à qui appartient la nature ? Qui a le droit de s'approprier le bien commun ? "C'est une question qui est au cœur des réflexions d'Elinor Ostrom, seule femme à avoir reçu l'équivalent du prix Nobel d'économie pour ses travaux du gouvernement du commun. Elle faisait valoir que justement pour la gestion de l'eau, de l'air, de tous ces biens communs, en réalité, des collectifs d'acteurs, en s'appropriant un lieu, pouvaient émettre parfois des réglementations plus précises et plus pertinentes que celles qu'on allait leur imposer du haut de l'État ou que le marché voulait leur imposer", explique Martin Legros, rédacteur en chef de Philosophie Magazine.
Le cas Notre-Dame-de-Landes
C'est ce qu'il s'est passé à Notre-Dame-des-Landes. "Un projet piloté par l'État, qui semblait rationnel, soutenu par la demande du marché, et qui a rencontré la résistance croissante d'un collectif bigarré : des agriculteurs, des militants, qui peu à peu se sont appropriés cet espace, qui ont installé, développé des règles nouvelles, en connaissance du lieu. Et ont émis des arguments que l'on retrouve aujourd'hui dans le rapport qui vient d'être émis sur le coût écologique. Parfois, les acteurs locaux peuvent faire émerger une expertise", explique en plateau Martin Legros.
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