Notre-Dame-des-Landes : les opposants dénoncent une decision "prise en haut lieu" et préparent un recours devant le Conseil d'État
La cour d'appel administrative de Nantes a validé lundi les arrêtés préfectoraux indispensables au démarrage du chantier controversé de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Les opposants vont déposer un recours devant le Conseil d'État.
Lundi 14 novembre, la cour d'appel administrative de Nantes a validé les arrêtés autorisant les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Dans la foulée, des opposants au projet ont annoncé qu'ils allaient déposer un recours devant le Conseil d'État.
Les opposants au projet d'aéroport ont réagi en mettant en cause le contexte politique. "C'est une décision prise en haut lieu" par "des hommes politiques qui sont dans une posture et dans une très forte méconnaissance du dossier", a estimé lundi sur franceinfo l'un des opposants au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Marcel Thébault.
Pour cet agriculteur installé à Notre-Dame-des-Landes depuis 1999, les hommes politiques "ont décidé que ce projet devait avancer parce que c'est leur choix et que ces hommes-là n'imaginent pas un autre fonctionnement que leurs choix".
Ce n'est pas terminé !
Marcel Thébault a rappelé que le rapporteur public avait pourtant estimé que le réaménagement de l'actuel aéroport de Nantes constituait "une alternative avérée" à la construction d'un nouveau site à Notre-Dames-des-Landes.
"C'était presque trop beau. (…) Comme par hasard, aujourd'hui les juges n'ont pas suivi le rapport. Notre-Dame-des-Landes est toujours l'exception", a regretté l'agriculteur. Benoit Hartmann, le président de France nature environnement (FNE), estime que la décision du tribunal est "étonnante au regard du réquisitoire".
Une décision incomprise
La semaine précédant la décision, le rapporteur public de la cour administrative d'appel de Nantes avait demandé l'annulation de quatre arrêtés préfectoraux indispensables au démarrage des travaux de l’aéroport. Malgré cette décision, France nature environnement entend continuer à "demander l’abandon définitif du projet" qui lui parait "toujours aussi absurde". L'association rappelle que "toutes les autorisations ne sont pas encore délivrées" et que "le contentieux européen est toujours pendant."
Les zadistes veulent bloquer la région
Les zadistes ont promis de "bloquer la région" en cas de tentative d'évacuation du site. "On a un plan qu'on appliquera en cas de démarrage des travaux ou de tentative d'expulsion. Ce plan implique de défendre la zone sur place, mais aussi de bloquer la région", a expliqué sur franceinfo "Camille" (prénom générique des zadistes), sans donner de détails.
"Ce qui est sûr, c'est qu'on s'opposera de plein de façons différentes", a-t-elle assuré. Cette décision de justice intervient "après une longue liste d'autres décisions qui confirmaient la volonté de construire cet aéroport. On continue de s'y opposer, on continue à penser que c'est un projet qui n'a pas de sens", a-t-elle souligné.
Les partisans de l'aéroport satisfaits
En dehors de cette décision du 14 novembre, "il y a eu 168 décisions de justice venant de toutes les juridictions possibles", a réagi sur franceinfo Alain Mustière, président de l'association Les Ailes de l'ouest, favorable au projet d'aéroport, ajoutant que "comme on veut absolument bloquer le dossier, on va de juridiction en juridiction."
Alain Mustière a souligné qu'aucun recours n'est aujourd'hui suspensif. "Donc s'il y a une volonté politique forte de dire 'on le fait', et qu'on évacue la ZAD [zone à défendre], on va le faire. Les recours continueront. Chaque acte administratif qui demandera une circulaire ou un arrêté préfectoral fera l'objet d'un recours."
Concernant la décision rendue lundi, Alain Mustière a, lui, salué "une juridiction administrative qui a montré largement son indépendance dans beaucoup de dossiers." Aujourd'hui, "les travaux vont pouvoir commencer", selon le président de l'association Les Ailes de l'ouest. "La démocratie est passée, le juridique est passé, le droit est passé, il faut maintenant commencer. Sinon la France ne comprendrait pas."
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