Temps de parole des présidents : est-ce que Valérie Pécresse a changé de discours depuis 2012, comme le dit Gabriel Attal ?
Le porte-parole du gouvernement a assuré que Valérie Pécresse à "l'époque, défendait le fait que le président de la République puisse s'exprimer dans un contexte de crise", alors que Nicolas Sarkozy avait participé à une émission de télévision fin janvier 2012, sans être encore candidat.
Alors que les oppositions s'insurgent contre l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron mercredi 15 décembre, Gabriel Attal a défendu le président de la République en expliquant que même si la campagne a démarré sa "parole est attendue et légitime"... en période de crise. Le porte-parole du gouvernement a déclaré sur franceinfo qu'à "l'époque, (Valérie Pécresse) défendait le fait que le président de la République puisse s'exprimer dans un contexte de crise". Il a d'ailleurs exhumé une citation qui date de 2012, lorsqu'elle était porte-parole du gouvernement sous Nicolas Sarkozy.
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“Je souhaite que le président de la République soit candidat le plus tard possible, dit Gabriel Attal en citant Valérie Pécresse, parce que nous avons besoin d’un président qui agisse. Aujourd’hui nous sommes dans une période de crise et de toutes les façons, pour l’instant le sujet c’est les Français, le chômage, la croissance, l’Europe. Donc nous sommes totalement à notre tâche, et pour la présidentielle, le temps viendra'. Vous savez qui a dit ça ? C'est Valérie Pécresse, à la fin du mois de janvier 2012." C'est vrai, l'actuelle candidate Les Républicains a tenu à peu près ces propos le 31 janvier 2012 sur France Inter alors qu'elle était la porte-parole du gouvernement, sous Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy sur huit chaines de TV
Si à l'époque Valérie Pécresse disait cela, c'est parce qu'il y avait une polémique sur la participation de Nicolas Sarkozy à une émission de télévision. L'ancien président avait participé trois jours avant à une interview présidentielle. L'entretien était diffusé sur huit chaines de télévision en même temps. Un dispositif inédit et à l'époque déjà l'opposition reprochait au président en exercice de profiter de sa position pour faire campagne sans le dire car fin janvier 2012, au moment de l'interview, Nicolas Sarkozy n'était pas encore candidat et il refusait ce soir-là d'en dire plus sur ses intentions
"Que les choses soient claires, expliquait le président de la République, ne jouons pas au chat et à la souris. Je veux qu'on comprenne sans doute que mon intérêt serait de dire 'voilà j'ai décidé de...' Je suis président de la République du 5e pays au monde. Si un jour je dois entrer en campagne, à ce moment-là, je serai le candidat". Et ce jour est arrivé finalement deux semaines plus tard puisque Nicolas Sarkozy s'est déclaré mi-février.
Cependant, ce soir-là, lors de l'interview du président pas encore candidat, son temps de parole a malgré tout été décompté comme celui d'un candidat présumé par le CSA, comme le réclament aujourd'hui Valérie Pécresse et une partie de l'opposition pour Emmanuel Macron.
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