Syrie, 35 heures, présidentielle : ce qu'il faut retenir de l'interview de Nicolas Sarkozy au "Parisien"
Le président des Républicains a répondu aux questions d'un panel de lecteurs du "Parisien".
"Le Fouquet’s, j’y vais jamais. Je vous conseille plutôt le Bristol. Leur chef est fantastique ! " plaisante Nicolas Sarkozy, qui recommande la table étoilée d'un palace parisien, après une pique lancée à propos du restaurant chic des Champs-Elysées où il avait fêté sa victoire à la présidentielle de 2007.
Le président des Républicains a répondu aux questions d'un panel de lecteurs du Parisien (article payant). Et répété ses propositions, comme un programme électoral. Voici ce qu'il faut retenir de ce long entretien, publié jeudi 17 septembre.
Sur la présidentielle de 2017 : "Je changerais"
L'ancien chef de l'Etat se refuse à dire s'il sera candidat à la prochaine présidentielle. Mais ses déclarations laissent peu de place au doute. Il dessine un portrait en creux du président qu'il pourrait être à l'aune de son précédent quinquennat et fait à nouveau son autocritique.
"Il y a bien sûr beaucoup de choses que je referais différemment, assure-t-il. Mais sur moi, et ma façon d’être, je changerais. J’ai beaucoup appris de la défaite. Plus jeune, j’étais un peu bulldozer.(...) Aujourd’hui, je prends plus de précautions. (...) Concernant le 'casse-toi pauvre con', j’ai des regrets. Car j’ai cédé à une provocation."
Sur les 35 heures : "il faudra revoir la loi"
"Supprimer les 35 heures, oui il faut le faire. Et je ferai dans les semaines qui viennent des propositions sur ce sujet", lance Nicolas Sarkozy. Et pas uniquement sur le temps de travail. "Notamment sur les RTT des cadres qu'il faudra certainement réduire. Sur la fonction publique également, et notamment la fonction publique territoriale", précise-t-il.
"Il faudra ouvrir une nouvelle négociation sur les retraites et revoir la loi sur les 35 heures obligatoires, car sans les heures supplémentaires qui créent de la souplesse, elle nous met en situation de chute de compétitivité dramatique", assène-t-il.
Sur le FN : Marine Le Pen "est pire que son père"
Nicolas Sarkozy refuse toute idée d'alliance électorale entre candidats Les Républicains et Front national. "Tant que je serai président des Républicains, je n’accepterai aucun accord municipal, départemental, régional, national avec le Front national et ses alliés. Absolument rien", affirme-t-il.
Le chef des Républicains tacle la présidente du FN et sa stratégie de dédiabolisation du parti d'extrême droite fondé par Jean-Marie Le Pen : "Madame Le Pen est pire que son père. C’est le père, la culture en moins."
Sur les migrants : "Je suis pour le rétablissement des contrôles aux frontières"
L'ancien président martèle ses propositions pour tenter d'endiguer le flot de migrants qui arrive aux portes de l'Europe : "Il faut maîtriser la situation en suspendant Schengen, comme l’a fait Madame Merkel [la chancelière allemande], et en le réformant. Je suis pour le rétablissement des contrôles aux frontières pour les étrangers non communautaires, tant que la crise est là."
Sur la Syrie : "Il faut bombarder massivement Daech"
Nicolas Sarkozy est catégorique : "En quelques mois, la Syrie peut être libérée. C'est une question de leadership." Et d'exposer sa stratégie : "Il faut construire les conditions de la création d'une armée de libération de la Syrie, s'appuyer sur les voisins, dialoguer davantage avec la Russie et Poutine."
Le chef de file de l'opposition raille de nouveau la décision de François Hollande d'effectuer des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, avant d'éventuelles frappes aériennes. "Ça doit leur faire peur aux dirigeants de Daech, ils sont certainement terrorisés… Non, il faut intervenir pour gagner, donc bombarder massivement le groupe Etat islamique", plaide-t-il.
Sur la Libye : "On a laissé tomber" le pays
Nicolas Sarkozy juge que la situation actuelle n'est pas liée à sa décision d'attaquer le régime de Kadhafi en 2011, mais plutôt à l'inertie de la communauté internationale. "J'ai quitté l'Elysée en mai 2012. Qu'est-ce qui s'est passé après ? On a laissé tomber la Libye", fustige-t-il.
Les principaux responsables sont, selon lui, "la communauté internationale avec au premier rang la France et Monsieur Hollande". "Il fallait organiser l'armée libyenne, la police. Rien n'a été fait. Pourquoi ? Uniquement parce que c'est moi qui suis intervenu. C'est la réalité", regrette-t-il.
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