Nicolas Sarkozy joue sur plusieurs leviers pour tenter d'inverser la tendance
La victoire est possible ! Tel est le message martelé par Nicolas Sarkozy et ses proches depuis l'annonce des résultats du 1er tour, dimanche. Cette hypothèse est-elle envisageable ? Oui, selon l'UMP, car "c'est une nouvelle campagne qui commence".
Avec 27,18 % des suffrages, Nicolas Sarkozy est sorti en deuxième position du premier tour de la course présidentielle.
Un coup dur pour celui qui misait sur "un croisement des courbes" avant le 22 avril, même si dans son entourage, nul ne s'attarde sur cette première dans l'histoire de la Vème République.
L'échec de Nicolas Sarkozy le 6 mai est-il pour autant inéluctable ? Le président-candidat a-t-il encore les moyens d'inverser la tendance et de faire mentir les sondages qui le donnent tous battu ?
Pour réussi son pari, le candidat devra surmonter deux handicaps majeurs : séduire les électeurs du Front national sans effrayer ceux du MoDem et surtout enrayer "l'anti-sarkozysme". Sans doute l'un des plus sévères obstacles que n'ait eu à franchir le chef de l'Etat.
Un nouveau match
Pour la majorité, maintenant passé le premier tour, "tout est ouvert". La configuration est différente et la période suffisamment longue pour convaincre de nouveaux électeurs.
"A partir de demain matin, nous nous trouvons non plus à neuf candidats contre un, neuf candidats contre Nicolas Sarkozy, mais à un contre un, c'est-à-dire Nicolas Sarkozy d'un côté et François Hollande de l'autre (...), la partie va être différente", estimait dès, dimanche soir, le patron du parti présidentiel.
Mardi 24 avril, dans le Figaro, Jean-François Copé pousse l'argument. "C'est la seule élection à deux tours avec deux semaines entre le premier et le deuxième tour. C'est vous dire combien il y a de temps", souligne-t-il avant d'asséner : "C'est une nouvelle élection qui commence".
Enclencher une dynamique
Autre paramètre sur lequel compte le camp présidentiel : le mouvement qui serait, sur le long terme, favorable au chef de l'Etat.
Premier à dégainer l'argument, Christian Jacob, quelques minutes après l'annonce officielle des chiffres. "Si on regarde les résultats, Nicolas Sarkozy démarre sa campagne à 21% et il finit entre 26%, 27%. François Hollande la démarre à 38% et la finit à 28% (…) la dynamique est de notre côté", déclarait le patron du groupe UMP à l'Assemblée.
D'autant que d'après Brice Hortefeux, proche du candidat, les deux finalistes de la présidentielle "sont dans un mouchoir de poche. Il y a moins de 1,5% qui les sépare".
De là à estimer que "tout est possible", il n'y a qu'un pas franchi allègrement, mardi, par l'ancien ministre de l'Intérieur sur LCI.
Une France forte dans une Europe forte
Si tout est possible, la conquête de nouveaux électeurs s'annonce délicate car il faut à la fois récupérer plus de la moitié des électeurs du FN sans faire fuir les centristes-humanistes.
Pour l'heure, le président sortant vise surtout les premiers en développant, prioritairement, les thèmes chers à cet électorat.
Lors de son discours à Saint-Cyr-sur-Loire, lundi, Nicolas Sarkozy a ainsi repris ses grands sujets du premier tour : contrôler l'immigration, améliorer la sécurité et changer l'Europe pour qu'elle ne soit plus une "passoire" et "ouverte à tous vents", préférer le travail à "l'assistanat".
"Je veux parler aux petits, je veux parler aux sans-grade, je veux parler aux ruraux qui ne veulent pas mourir, je veux parler aux travailleurs qui ne veulent pas que celui qui ne travaille pas gagne davantage que lui, je veux parler aux petits retraités", a martelé celui qui se revendique comme le "candidat du peuple".
Décrédibiliser l'adversaire
Lors de ses réunions publiques ou interventions médiatiques, M. Sarkozy a souvent mis en avant "le manque d'expérience étatique et international" de son rival socialiste. Un angle d'attaque repris régulièrement par ses partisans.
Il a repris sur ce créneau, dimanche soir, en proposant trois débats à François Hollande, sachant parfaitement que celui-ci déclinerait. Objectif ? Démontrer que son adversaire redoute l'affrontement et aurait tout à perdre d'un face à face.
Bien que la tactique politique ait été dénoncée par l'opposition et plusieurs commentateurs, Nicolas Sarkozy l'a ressortie, mardi matin, lors de son déplacement à Longjumeau.
Au risque de voir l'échec de sa demande préfigurer, dans l'opinion, celle du 6 mai ?
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