Nicolas Sarkozy a célébré l'héritage chrétien de la France lors d'un discours jeudi en Haute-Loire
"La chrétienté nous a laissé un magnifique héritage de civilisation et de culture", a déclaré le Président après une visite de la cathédrale du Puy-en-Velay, haut lieu du catholicisme.
Une visite précédant l'ouverture du débat sur la laïcité et la place de l'islam en France qualifiée "d'opération électoraliste", par Marine Le Pen sur Europe 1.
Venu officiellement parler du patrimoine et de sa préservation, Nicolas Sarkozy en a profité pour défendre son bilan et souligner que le budget de restauration des monuments historiques était à des niveaux sans précédent depuis deux ans.
Comme prévu, il y a ajouté une dimension symbolique, citant Ernest Renan, Fernand Braudel ou Claude Lévi-Strauss et rappelant que la protection du patrimoine était "l'une des clés de voûte du 'vivre-ensemble' des Français". "Protéger notre patrimoine, c'est protéger l'héritage de la France, c'est défendre les signes les plus tangibles de notre identité", a-t-il dit.
Célébrer l'histoire de France et se démarquer de DSK
Cette première visite en annonce d'autres. Le Président devrait poursuivre cette célébration de la France chrétienne par divers déplacements au Mont-Saint Michel, à la basilique de Vézelay, dans la ville martyre d'Oradour-sur-Glane en Limousin auxquels pourraient s'ajouter les fortifications édifiées au XVIIe par Vauban, à Lille et le musée de la civilisation celtique à Bibracte dans la Nièvre.
L'Elysée n'a pas commenté jeudi une information du quotidien des Echos selon laquelle il se rendrait le 1er mai à Rome pour la cérémonie de béatification du pape Jean Paul II.
Au delà des symboles, cette tournée de lieux chargés d'histoire est aussi l'occasion pour Nicolas Sarkozy de se distinguer de son rival potentiel à la présidentielle, Dominique Strauss-Kahn. Un rival dont la majorité n'a cessé de fustiger son côté "lointain et hautain" lors de son passage Paris les 19 et 20 février derniers.
Débat controversé sur la laïcité
"Nous n'avons pas à réfléchir, nous avons déjà réfléchi, ça fait plus de 100 ans même que nous avons réfléchi et que nous avons dit que la sphère publique ne doit pas voir s'immiscer les religions", a martelé Mme Le Pen jeudi matin rappelant que "ce qu'il y a à faire est assez simple, il suffit d'appliquer la loi (de 1905)".
Une position guère éloignée de celle de Laurent Wauquiez. "C'est parce qu'on assume notre histoire qu'on peut être tolérant et ouvert à la diversité. Et je crois que c'est quand on nie son identité que l'identité se venge et aboutit à l'intolérance", a expliqué mercredi le ministre des Affaires européennes sur France Info.
Mais au-delà du rappel des principes, la question est bien celle de la pertinence du débat.
"Nous n'avons pas besoin de débat pour savoir qu'il n'y a pas de raison qu'une religion ou une autre fasse une intrusion dans l'espace public", a estimé mercredi le député de Corrèze François Hollande lors d'une réunion publique dans le Var. "La laïcité, c'est la liberté religieuse", a-t-il poursuivi estimant "qu'il est normal qu'ils puissent (les musulmans, pratiquer librement et dignement leur religion, mais que pour cela il leur faut des salles".
Même son de cloche, du côté du parti communiste. "Le président de la République vient d'inventer la laïcité double-face. Face A, il stigmatise l'islam et les musulmans. Face B, il glorifie le catholicisme et cherche à flatter grossièrement les chrétiens (...), écrit le parti dans un communiqué.
'Il n'en finit pas de s'empêtrer dans un numéro de duettiste insupportable et délibéré avec Marine Le Pen. Nous condamnons ces manoeuvres lamentables. Nous appelons tous les croyants à refuser d'être instrumentalisés dans leur foi par un président aux abois", écrit encore le parti.
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