: Vidéos Hommage national à Robert Badinter : les six séquences à retenir de la cérémonie en mémoire de l'ancien ministre de la Justice
Sous la grisaille parisienne, devant le ministère de la Justice qu'il avait marqué de son empreinte, la France a rendu mercredi 14 février un hommage émouvant à Robert Badinter, mort dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 95 ans. Lors d'une cérémonie publique, Emmanuel Macron a salué la "fureur de vivre" de l'ancien garde des Sceaux de François Mitterrand. Son nom "devra s'inscrire" au Panthéon, a estimé le président de la République. Franceinfo vous propose de revivre six séquences à retenir de cet hommage national.
L'arrivée en silence d'Elisabeth Badinter et de sa famille
Elisabeth Badinter, épouse de Robert Badinter pendant plus de 57 ans, est arrivée accompagnée de leurs enfants, Judith, Simon et Benjamin. En silence, l'ensemble des responsables politiques se sont levés pour l'accueillir. La philosophe s'est assise à quelques rangs de deux élus de La France insoumise, parti qu'elle ne voulait pas voir représenté à cet hommage.
Le récit en images d'un destin unique, sur une symphonie de Beethoven
Devant les images marquantes d'un des derniers géants du XXe siècle, les notes du deuxième mouvement de la 7e symphonie de Ludwig van Beethoven, opus 92, interprété par Léonard Bernstein, ont retenti sur la place Vendôme. Celui qui a eu mille vies et presque autant de combats ne s'exprime qu'à la fin. Apparaît Bernard Pivot, sur le plateau d'"Apostrophes". Et cette question : "Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ?" "Tu as fait ce que tu as pu, entre", répond Robert Badinter, d'un calme olympien.
L'hommage d'Emmanuel Macron à une "force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort"
La première partie de l'éloge funèbre de l'ancien garde des Sceaux par Emmanuel Macron a porté sur le "combat contre la mort", qui était devenu "la raison d'être" de l'ancien garde des Sceaux. Il est revenu sur l'abolition de la peine capitale, promulguée le 9 octobre 1981. Robert Badinter, "une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort" et marquée à jamais par l'horreur de la Shoah, a porté en tant que ministre de la Justice un sujet qui n'était "pas une question politique, mais une question morale", selon les mots du président de la République. Habité par une "fureur de vivre", il sera "l'avocat de la peine de mort pour toujours", a poursuivi Emmanuel Macron.
L'éloge de son combat contre "l'oubli et la haine" qui "s'avancent à nouveau"
Dans son éloge funèbre, Emmanuel Macron a évoqué les combats politiques de Robert Badinter en soulignant leur résonance actuelle : "Vous nous quittez au moment où vos vieux adversaires, l'oubli et la haine, semblent comme s'avancer à nouveau". Saluant sa "conscience morale que rien n'efface", le président de la République a "fait le serment d'être fidèle à [son] enseignement et [son] engagement".
L'évocation du Panthéon, où son nom "devra s'inscrire"
Le président de la République a conclu sa prise de parole en évoquant la postérité de cette "vigie aux sourcils broussailleux". "Alors s'ouvre le temps de la reconnaissance de la nation, aussi votre nom devra s'inscrire aux côtés de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France, et vous attendent, au Panthéon", a déclaré le chef de l'Etat. Ces mots ont été chaudement applaudis par la foule massée place Vendôme, où plusieurs milliers de personnes avaient déjà laissé un message dans les registres de condoléances ouverts après l'annonce de sa mort.
Le retour du cercueil de Robert Badinter dans l'enceinte du ministère de la Justice
A la fin de la cérémonie, le chœur de l'armée française a entonné La Marseillaise et le cercueil de l'ancien garde des Sceaux a été porté dans l'enceinte du ministère de la Justice, qu'il a occupé pendant cinq ans sous François Mitterrand. Sa famille l'a suivi, sous les applaudissements de la foule. Ses obsèques doivent se tenir mercredi après-midi, dans l'intimité, au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine).
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