Soutien au gouvernement, réduction du déficit... Les tensions entre Gabriel Attal et Michel Barnier exposées au grand jour

Alors que Gabriel Attal et son groupe à l'Assemblée auraient pu être un soutien naturel pour Michel Barnier, les relations entre le nouveau Premier ministre et son prédécesseur sont fraîches, voire glaciales.
Article rédigé par franceinfo
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Gabriel Attal et Michel Barnier, lors de la passation de pouvoirs à Matignon, le 5 septembre 2024. (MOHAMMED BADRA / MAXPPP)

La crispation entre Gabriel Attal et Michel Barnier était déjà visible. Elle a un peu plus éclaté au grand jour dans leurs échanges à l'Assemblée nationale, à l'occasion de la déclaration de politique générale du nouveau locataire de Matignon.

Acte 1 : la déclaration de politique générale de Michel Barnier, mardi 1er octobre. Dans son discours, le nouveau Premier ministre ne cite pas une seule fois le nom de son prédécesseur Gabriel Attal. "Ce n'est pas très élégant, c'est la base du respect républicain", souligne un député macroniste.

Acte 2 : la prise de parole de Gabriel Attal, le même jour. Il prévient Michel Barnier : "Avec vous même, avec votre gouvernement, nous aurons à cœur de bâtir une relation de confiance solide. Le genre de confiance qui ne se décrète pas mais se construit. Aucun soutien ne peut se tenir pour acquis." On comprend donc que la confiance n'est pas encore là.

Acte 3 : Michel Barnier répond aux différents groupes, mais il adresse un message particulier à Gabriel Attal. "Avec l'indication que je vous demande de bien comprendre et de ne pas travestir : je serai très attentif à vos propositions d'économies supplémentaires pour faire face à un déficit que j'ai trouvé en arrivant. Voilà." Gabriel Attal pince les lèvres. Rires et applaudissements sur les bancs de la gauche. "Il faut que vous vous habituiez les uns les autres à ce que je dise ce que je pense", ajoute Michel Barnier. "Il l'a bien remis à sa place. Après tout, le déficit, c'est lui", commente un élu socialiste.

Un ton qui n'a pas plu aux macronistes

"Il parle à Gabriel Attal comme il parle à Mathilde Panot. La seule à qui il a bien parlé, en fait, c'est Marine Le Pen", s'agace un élu Renaissance. "Je ne comprends pas l'attitude de Michel Barnier. On lui a dit qu'on voulait le soutenir", ajoute un cadre du groupe EPR. "Ce genre de piques, ça crispe le groupe. On a l'impression qu'il joue à tendre un élastique." Un autre élu prévient : "Il devrait quand même se méfier qu'à un moment, ça ne lui pète pas à la figure".

Dans l'entourage de Michel Barnier, on ne voit pas le problème. "Il n'avait pas la volonté de lancer une pique. Il ne faut pas tout surinterpréter", assure ce proche du Premier ministre. Un autre abonde : "C'est le ton naturel de Michel Barnier". C'était tout simplement un "moment de sincérité", d'après lui.

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