Michel Barnier nommé Premier ministre : acteur majeur des JO d'Albertville en 1992, décisionnaire pour ceux de 2030 dans les Alpes françaises

Coprésident du comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'Albertville 1992 avec Jean-Claude Killy, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, avait joué un rôle décisif dans l'organisation de ces Jeux en France.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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Michel Barnier, alors coprésident du comité d'organisation des Jeux olympiques d'Albertville, le 5 février 1992. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Le nouveau premier ministre Michel Barnier, désigné par le président de la République, Emmanuel Macron, jeudi 5 septembre, n'est pas totalement étranger au monde du sport. S'il a occupé les postes de ministre des Affaires européennes, des Affaires étrangères, de l'Agriculture et de la Pêche au cours des mandats de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, sans jamais être nommé aux Sports, il a aussi eu le rôle de coprésident du comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'Albertville 1992 au côté de Jean-Claude Killy.

Tout jeune député en 1982, Michel Barnier avait été convaincu par Claude Collard, ex-président du Comité national olympique et sportif français, de lancer la candidature du domaine des Trois Vallées, autour d'Albertville (Savoie) pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver. Mais de son propre aveu, auprès du journal L'Equipe, il ne "sait pas vraiment à l'époque ce que sont les Jeux", et décide de prendre contact avec Jean-Claude Killy, triple champion olympique de ski alpin à Grenoble en 1968. Ils partagent ensemble un dîner au hameau du Fornet, à Val d'Isère et établissent les bases d'un comité de candidature.

Allié de circonstance avec Jacques Chirac

Grâce à son élection à la tête du conseil général de la Savoie en 1982, il donne des moyens à son ambition et va même trouver en Jacques Chirac, alors maire de Paris, un allié. Et pour cause, le patron du Rassemblement pour la République (RPR) vient de lancer la candidature de la ville de Paris pour les Jeux d'été de 1992, alliant de fait les deux vers un destin olympique. En devenant Premier ministre par la suite, Chirac défendra avec la même vigueur les deux projets devant le Comité international olympique, jusqu'à ce que celui-ci acte l'attribution des Jeux d'été à Barcelone et ceux d'hiver... à Albertville.

"C'est ce jour-là que les problèmes commencent", rembobinait le futur Premier ministre dans les colonnes du quotidien sportif en janvier 2022 : son acolyte Jean-Claude Killy décide qu'il y a trop de sites retenus par la candidature et que leur nombre doit être réduit, provoquant une révolte des stations éliminées du dispositif. Le champion démissionne et Michel Barnier se retrouve seul pour présider le comité d'organisation exécutif.

Une expérience olympique pour "gagner en notoriété"

Un an plus tard, la présidence bicéphale finira par se reformer et des choix drastiques par s'opérer : toutes les épreuves féminines de ski alpin à Méribel, les masculines à Val d'Isère et le slalom aux Ménuires. Le duo mène les Jeux d'hiver à bien et Michel Barnier, va, de son propre aveu, "gagner en notoriété". Il sera même fait chevalier de la Légion d'honneur en 1997 et accédera à divers postes de ministre, avant le plus prestigieux, obtenu jeudi 5 septembre à l'âge de 73 ans.

"Nous avons travaillé onze ans dans le même bureau à Albertville, s'est souvenu Jean-Claude Killy, quelques heures après la nomination de Michel Barnier, auprès de l'AFP. Ça permet de découvrir les gens. On s'est entendu très difficilement au début, et nous sommes sortis de cette aventure frères. L'une des clés de sa réussite, c'est son intégrité totale et sa droiture. Il a la peau épaisse et de l'endurance. Il n'est préoccupé que par la France."

Dans son discours, prononcé à l'occasion de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, Michel Barnier a évoqué "l'humilité" qui l'habite, mais aussi "une forme olympique", en faisant référence à cette expérience d'Albertville.

Trente-deux ans après les derniers Jeux olympiques d'hiver en France, il aura à nouveau un rôle décisif à jouer sur le chemin qui mène vers l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2030, attribués "sous conditions" aux Alpes françaises le 12 juin. Gelée en raison de la situation politique française, l'attribution définitive reste soumise à des garanties sur les engagements financiers de l'Etat, qui doivent être signées par le chef du gouvernement avant le 1er octobre. Pendant le processus de sélection de la ville hôte, Michel Barnier avait affiché son soutien à la candidature française. 

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