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Le Crif dénonce les "propos inadmissibles" de Jean-Luc Mélenchon à son endroit

Le leader de La France insoumise avait commenté la défaite du travailliste britannique Jeremy Corbyn sur son blog. Il en avait profité pour dénoncer la "génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du Crif".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jean-Luc Mélenchon face à la presse au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le 9 décembre 2019. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dénoncé, samedi 14 décembre, les "propos inadmissibles" du patron de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui avait critiqué ses "ukases" et son "communautarisme" en commentant le résultat des élections britanniques.

Ces déclarations "relèvent d'un amalgame aussi choquant que surprenant : quel lien existe-t-il entre le Crif et les élections britanniques ?" note le président du Crif, Francis Kalifat, dans un communiqué publié samedi sur Twitter. Il estime par ailleurs que Jean-Luc Mélenchon "tombe dans une dérive complotiste qui en dit long sur l'évolution de sa pensée".

Les propos inadmissibles d'un Mélenchon à la dérive, avide de visibilité médiatique, sont inspirés d'une rhétorique vichyste du complot juif.

Francis Kalifat, président du Crif

dans un communiqué

Jean-Luc Mélenchon avait évoqué le Crif dans un post de blog commentant la défaite historique du travailliste britannique Jeremy Corbyn, accusé pendant la campagne de manque de fermeté face à l'antisémitisme au sein de sa formation du Labour.

"Retraite à points, Europe allemande et néolibérale, capitalisme vert, génuflexion devant les ukases arrogants des communautaristes du Crif : c'est non", écrit notamment le leader de La France insoumise. Dans son texte, il regrette que Jeremy Corbyn, qui a selon lui "passé son temps à se faire insulter et tirer dans le dos" y compris dans son propre camp, ait "composé au lieu de riposter".

"Il a dû subir sans secours la grossière accusation d'antisémitisme à travers le grand rabbin d'Angleterre et les divers réseaux d'influence du Likoud (parti d'extrême droite de Nétanyahou en Israël), poursuit le responsable politique. Au lieu de riposter, il a passé son temps à s'excuser et à donner des gages. Dans les deux cas, il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires."

Castaner dénonce "des sous-entendus douteux"

Son entourage a ensuite précisé à l'AFP que Jean-Luc Mélenchon voulait dire par ces mots qu'il ne se laisserait "pas influencer par des lobbys quels qu'ils soient, financiers ou communautaristes".

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a critiqué samedi sur Twitter des propos "choquants et inappropriés à notre débat républicain". "La haine et le complotisme se nourrissent de sous-entendus douteux et de préjugés nauséabonds. La République est toujours plus forte quand elle est rassemblée", a-t-il ajouté.

"Castaner l'éborgneur bave de vieilles ficelles de politiciens en déroute : l'insinuation pour mendier des soutiens communautaires. Qui sème la haine sinon la violence qu'il organise ?" a répliqué Jean-Luc Mélenchon.

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