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Martine Aubry a clôturé l'université d'été dimanche par un discours de près d'une heure devant une salle comble

Impitoyable à l'égard du pouvoir en place, la première secrétaire du PS a énoncé les grandes orientations des socialistes en vue de 2012, promettant une "alternative crédible".Si ses partisans seront pleinement rassurés par la pugnacité et l'énergie du discours, ses détracteurs ne manqueront pas de souligner l'absence de propositions concrètes.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié
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Martine Aubry durant son discours de clôture à l'université d'été du PS à La Rochelle (AFP PHOTO / BERTRAND GUAY)

Impitoyable à l'égard du pouvoir en place, la première secrétaire du PS a énoncé les grandes orientations des socialistes en vue de 2012, promettant une "alternative crédible".

Si ses partisans seront pleinement rassurés par la pugnacité et l'énergie du discours, ses détracteurs ne manqueront pas de souligner l'absence de propositions concrètes.

"La crédibilité a changé de camp", voilà en substance le message de Martine Aubry.

Pour asseoir sa démonstration, Martine Aubry s'est livrée à une attaque en règle de la majorité. Face aux principaux responsables du PS, Ségolène Royal, François Hollande, Laurent Fabius, Harlem Désir, la maire de Lille a écumé les échecs de la majorité et fustigé la tactique du gouvernement.

"Comme toujours, quand la droite s'enlise dans les affaires, elle ressort le discours contre l'insécurité (...). Le couplet est classique, il n'en est pas moins odieux".

"Quand tout va mal, il faut faire peur" a lancé Martine Aubry, poursuivant: "Mais je lui dis à Nicolas Sarkozy, personne n'est dupe".

De l'économie aux Roms, en passant par la sécurité ou l'international, aucun domaine n'a été épargné: "Sarkozy candidat promettait la République de Jaurès. Président, il exhume la société de Balzac !"

Le triple échec du gouvernement
"Non, la crise n'est pas dernière nous" a indiqué Martine Aubry s'indignant du budget d'austérité inouï que prépare le gouvernement. "Les injustices s'accroissent, les inégalités sont plus fortes", a-t-elle fustigé, soulignant pourtant que "jamais les finances publiques n'ont été dans un tel état" du fait notamment du bouclier fiscal.

"Les Français sont très en colère", a poursuivi Martine Aubry rappelant que deux sur trois étaient aujourd'hui contre Nicolas Sarkozy. Un désamour qui s'explique par trois échecs patents du chef de l'Etat selon la chef de file du PS.

Le pouvoir d'achat d'abord. Il "est en berne". "Le travailler plus pour gagner plus", s'est transformé en "travailler plus longtemps pour gagner moins". "Endettement et déficits ? S'ils étaient des disciplines olympiques, M. Sarkozy ramènerait des "médailles". "Ce n'est pas de l'or, mais du plomb qu'il met aux pieds du pays !", a même ironisé Martine Aubry.

Ensuite, l'insécurité. Elle "n'a pas fléchi", (...) "gagne du terrain", selon la maire de Lille pour qui "le bilan est mauvais parce que la politique est mauvaise.

Quant à la République irréprochable, elle "est abîmée par les comportements de Sarkozy et ses amis. (...) Durs avec les humbles, gentils avec les puissants."

Sécurité: les propositions du PS début octobre
"Nous ferons les propositions le 2 octobre 2010, "a assuré la n°1 du PS qui prévient que "s'il y a des réponses, il n'y a pas de recettes miracles", soulignant par ailleurs que "toutes s'inscrivent dans la durée".

Martine Aubry l'assure. Les socialistes n'ont exclu aucune approche. La prévention est le premier volet. "L'éducateur doit avoir sa chance avant le procureur", assure-t-elle avant la dissuasion: "Nous rétablirons la police de proximité" et la sanction: "Rien n'est plus insupportable que de voir les auteurs de crimes ou de délits non sanctionnés. Il nous faut un éventail de mesures", a-t-elle affirmé préférant "la politique à la polémique", "les résultats plutôt que le pugilat" et concluant qu'"en matière de sécurité, la crédibilité a changé de camp".

"La droite va être débordée par nos propositions, elle qui dit que nous n'en avons pas", a-t-elle poursuivi. "Nous devons, nous la gauche, montrer aux Français qu'une autre France est possible (...), redonner cette envie d'un avenir collectif" alors que la droite "oppose les Français entre eux", a insisté Martine Aubry. "C'est l'enjeu des mois qui viennent, et c'est mon devoir de premier secrétaire, c'est le devoir de tous les socialistes", a-t-elle dit.

L'échéance 2012
En clôture de son intervention, Martine Aubry a prévenu: "Nous savons que nous avons encore beaucoup à faire (...) Nous avons deux ans pour convaincre les Français."

"Notre combativité est intacte". "Notre ambition est immense", a-t-elle prévenu. Nous serons au rendez-vous de 2012. Nous serons prêts pour bâtir ensemble une autre France", a-t-elle conclu.

Réactions

Frédéric Lefebvre, porte -parole de l'UMP: le discours-programme de Martine Aubry (PS) à La Rochelle n'arrivera pas à faire oublier "l'absence totale de légitimité" des socialistes sur les questions de sécurité.

Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, chef de file de l'opposition à la Région Ile-de-France : "Après un été de mutisme sur des questions de sécurité pourtant essentielles, voilà que Martine Aubry se contente de renvoyer à un forum et à des discussions entre camarades, à mille lieux des préoccupations quotidiennes des Français."

Yves Jégo, vice-président du Parti radical, député, ex-secrétaire d'Etat à l'Outre-mer : "Martine Aubry recycle le vieux slogan du +demain on rase gratis+ et démontre le vide préoccupant de son programme."

Eric Raoult, député UMP, ancien ministre chargé de l'intégration: "Aubry, hier, c'était les 35 heures. Aubry, aujourd'hui, n'est pas encore au point. Hier, c'était la gauche caviar, aujourd'hui, c'est la gauche vinaigre !"

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