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Présidentielle : trois initiatives pour faire entendre un vote protestataire au second tour

A l'approche du second tour, des citoyens tentent de s'organiser pour faire savoir qu'ils n'approuvent aucun des deux candidats finalistes.

Article rédigé par franceinfo
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Un homme s'apprête à voter dans un bureau de vote de Toulouse (Haute-Garonne), le 23 avril 2017. (ALAIN PITTON / NURPHOTO / AFP)

Ils n'apprécient ni Marine Le Pen ni Emmanuel Macron, mais ils comptent malgré tout voter au second tour de la présidentielle, dimanche 7 mai. Des citoyens s'organisent pour faire entendre leur voix et faire savoir qu'ils vont se déplacer dimanche sans pour autant approuver les deux finalistes du scrutin. A l'occasion du dernier jour officiel de la campagne, vendredi 5 mai, franceinfo revient sur trois de ces initiatives.

1Voter après 17 heures pour "quantifier le vote par dépit"

Ils s'estiment "pris au piège" par l'affiche du second tour. Un couple de trentenaires parisiens a lancé, samedi 29 avril, une pétition pour appeler les électeurs à se rendre aux urnes après 17 heures. C'est à ce moment-là que le ministère de l'Intérieur publie les derniers chiffres de participation avant la clôture du scrutin.

"Cette idée doit permettre de quantifier le vote par dépit", explique Benoît, professeur d'histoire en banlieue parisienne, à franceinfo. Selon lui, un fort taux d'abstention à 12 heures et à 17 heures permettra de faire entendre l'amertume de nombreux électeurs. Sa compagne Lou ne se fait pas d'illusion sur le succès de la démarche, mais espère qu'elle contribuera "à faire évoluer les systèmes de vote". Vendredi en milieu d'après-midi, la pétition enregistrait quelque 54 000 soutiens.

2Voter avec "le deuxième bulletin" pour "anticiper" le nouveau quinquennat

Elliot Lepers avait participé à la pétition contre la loi Travail signée par 1,3 million de personnes, en mars 2016. Son nouveau projet, le site ledeuxièmebulletin.fr, a pour objectif de rappeler à Emmanuel Macron qu'un bulletin à son nom ne vaut pas forcément adhésion à son programme.

Les internautes doivent indiquer leurs coordonnées (nom, prénom, courriel et code postal). Ensuite, ils peuvent choisir neuf propositions réparties en trois catégories : une France juste, une France durable et une France démocratique. Chacune d'elles regroupe des idées générales comme le revenu décent, le droit du travail ou encore le respect de l'environnement et l'écologie.

Une fois rempli, l'ensemble est envoyé à En marche !, le mouvement d'Emmanuel Macron. "C'est indispensable de faire cela, et ce projet est une sorte de deuxième tour bis afin que, dès maintenant, on mette en place une opposition constructive", explique Elliot Lepers à RTL.

Il faut parler à tous les indécis, qui sont pour beaucoup favorables à un changement de société et qui se posent des questions, mais aussi anticiper ce quinquennat.

Elliot Lepers

à RTL

3"Voter gris" pour "imposer une cohabitation avec une gauche rassemblée"

L'écrivain Dalibor Frioux a lui aussi lancé une pétition sur change.org. "Le 7 mai, lors du second tour de l’élection présidentielle, ne pouvant en conscience ni nous abstenir ni voter blanc, ni voter pour vous, nous voterons gris", écrit l'auteur dans une lettre adressée à Emmanuel Macron.

Nous prêterons notre vote à votre candidature pour faire barrage au Front national et sauver la République. Nous le reprendrons aussitôt, afin de vous imposer une cohabitation avec une gauche rassemblée, qui vous initiera à la politique française et aux difficultés de la vie.

Dalibor Frioux

sur change.org

Le vote est donc "prêté" à Emmanuel Macron pour la présidentielle, mais libre aux électeurs de le sanctionner ensuite aux législatives. Pourquoi ? "Nous ne nous sommes pas reconnus dans votre personne", se justifie notamment Dalibor Frioux. "Nous ne souhaitons pas devenir milliardaires, car pour nous un milliardaire est quelqu’un qui a échoué à reconnaître ce qu’il doit aux autres, le parfait symptôme d’une société d’inégalités", poursuit-il en allusion aux propos tenus par Emmanuel Macron en janvier 2015. "Nous ne nous reconnaissons pas dans votre joie indécente au soir du premier tour où a triomphé l’extrême droite", ajoute l'écrivain.

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