Le Syndicat de la magistrature dénonce des "menaces à peine voilées" de Marine Le Pen contre l'institution judiciaire
Marine Le Pen a fortement critiqué le travail des magistrats, dimanche, jugeant qu'ils n’étaient pas là pour "inventer" la loi. La présidente du Syndicat de la magistrature a dénoncé, sur franceinfo, des "pressions" et des "menaces à peine voilées" contre l’institution judiciaire.
Marine Le Pen, dont le parti est visé par plusieurs enquêtes judiciaires, s’en est pris aux magistrats dimanche 26 février, lors de son premier grand meeting de campagne au Zénith de Nantes, affirmant qu’ils n’étaient pas là pour "inventer" la loi. La candidate du FN a également promis que la formation des magistrats sera "revue" ne supportant plus "le laxisme qui prévaut dans la magistrature".
Sur franceinfo lundi 27 février, Clarisse Taron, la présidente du Syndicat de la magistrature, ancré à gauche, a dénoncé des "pressions" et des "menaces à peine voilées" contre l’institution judiciaire.
Clarisse Taron répond aux "menaces à peine voilées" de M. Le Pen "si on veut une justice sereine, on doit se garder de ce genre de propos" pic.twitter.com/uo2XiJOTsx
— franceinfo (@franceinfo) 27 février 2017
franceinfo : Comment réagissez-vous aux attaques des magistrats formulées par Marine Le Pen, dimanche à Nantes ?
Clarisse Taron : On n’est pas surpris de ces attaques. Nous sommes d’accord sur le fait que les magistrats ne sont pas là pour inventer des lois mais pour les appliquer et qu’ils doivent le faire en toute indépendance. Maintenant, on est surpris des menaces à peine voilées qui sont formulées par Marine Le Pen. Il s’agit d’exercer des pressions sur l’institution judiciaire.
Si on veut une justice sereine, on doit se garder de ce genre de propos
Clarisse Taronà franceinfo
Si on veut une classe politique irréprochable, on doit en premier lieu, se conformer à cet idéal [après le refus de Marine Le Pen de se rendre mercredi dernier à une convocation de la police dans l'enquête sur les assistants parlementaires du Front national au Parlement européen].
Regrettez-vous d’avoir soutenu les manifestations contre les violences policières ?
Je crois que la question des violences policières est réelle. C'est un vrai sujet. Je crois qu’il faudra que l’État s’en empare. Le récépissé de contrôle d’identité était un engagement de campagne de François Hollande qu’il n’a pas tenu, et que nous soutenions depuis longtemps. Quand on voit qu’on arrive à des faits gravissimes, comme ceux dont on a déjà parlé [interpellation de Théo, le 2 février, à Aulnay-sous-Bois, qui a conduit à la mise en examen de 4 policiers], on ne pouvait que faire entendre notre voix. Les magistrats ont quelque chose à dire sur les violences policières.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.