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Marine Le Pen, en légère baisse dans les sondages, a relancé l'idée de supprimer la double nationalité

La présidente du Front national a écrit aux députés le 30 mai pour leur demander de modifier la loi et de mettre fin à cette possibilité qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".Depuis, la classe politique réagit: d'Henri Guaino qui juge que la question "mérite d'être débattue" à Manuel Valls qui y est "totalement opposé".
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
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La présidente du Front national prononce un discours devant la statue de Jeanne d'Arc, le 1er mai 2011. (AFP - Bertrand Langlois)

La présidente du Front national a écrit aux députés le 30 mai pour leur demander de modifier la loi et de mettre fin à cette possibilité qu'elle juge être une "atteinte à la cohésion républicaine".

Depuis, la classe politique réagit: d'Henri Guaino qui juge que la question "mérite d'être débattue" à Manuel Valls qui y est "totalement opposé".

"Madame Le Pen a toujours la même stratégie: désigner un ennemi intérieur. Une partie de la droite y a succombé, Nicolas Sarkozy aussi", déclare le député socialiste de l'Essonne dans une interview vendredi au Parisien. "Je suis totalement opposé à la remise en cause de la double nationalité", ajoute-t-il.

Sur France 2, la secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, s'est aussi déclaré contre une remise en cause de la double nationalité, estimant "dommage" de "stigmatiser" ceux qui n'ont "pas deux parents français".

"C'est l'extrême droite, le rejet de l'autre, de la différence, du métissage. Vous ne choisissez pas vos parents, vous pouvez être le fruit de mariages mixtes", a-t-elle ajouté vendredi sur le plateau de la chaîne publique.

Une position quelque peu différente de celle du conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. "Je trouve que c'est une idée qui mérite d'être débattue (...) indépendamment de la position que peut prendre le Front national de Marine Le Pen, il n'est pas illégitime de discuter de cette question et de savoir comment il est possible d'avoir une double fidélité, une double appartenance, une double série de droits et de devoirs", a dit Henri Guaino mercredi sur Europe 1.

La droite populaire, prise de court, est contrariée
A la droite de l'UMP, l'initiative de la patronne du FN n'est guère appréciée. Et pour cause. Les membres du collectif de "La Droite populaire" avaient déposé un amendement sur la fin de la binationalité lors de l'examen du projet de loi immigration en septembre 2010.

Se sentent-ils dépossédés d'un sujet qui leur tient à coeur ? Ils estiment en tout cas "Marine Le Pen court après La Droite populaire".

Faux a répliqué Mme le Pen rappelant d'abord que cet amendement avait été rejeté par l'UMP puis que le FN demande l'abandon de cette double nationalité depuis très longtemps.

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