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Les Verts et Europe Ecologie doivent sceller leur union samedi lors des Assises nationales du Rassemblement, à Lyon

Ils y travaillent depuis des mois. Sans relâche. Réunions, conventions, rédaction d'un cahier des débats envoyé aux militants...L"enjeu, la création d"un mouvement unifié de l"écologie politique.Les bases de ce nouveau parti ont été adoptées par les militants mais des questions demeurent sur l'organisation de primaires et les stratégies d"alliance.
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié
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Eva Joly (g), Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot lors de la convention régionale Europe Ecologie Ile-de-France le 8/5/10. (AFP - Mehdi Fedouach)

Ils y travaillent depuis des mois. Sans relâche. Réunions, conventions, rédaction d'un cahier des débats envoyé aux militants...L"enjeu, la création d"un mouvement unifié de l"écologie politique.

Les bases de ce nouveau parti ont été adoptées par les militants mais des questions demeurent sur l'organisation de primaires et les stratégies d"alliance.


Dernière étape de la fusion

Après la ratification du Manifeste et du socle statutaire par 90% et 84% des votants (par correspondance et lors des Assises territoriales du 9 octobre), les écologistes se sont donné rendez-vous samedi, pour donner officiellement naissance à un nouveau parti-réseau et décider de son nom et de son logo.

Il leur faudra aussi valider les fondements programmatiques, lancer la campagne d"adhésion, mettre en place les structures militantes locales et installer des directions transitoires jusqu"au Congrès du printemps 2011.

Toute une logistique pilotée par le Bureau exécutif (BE), l"instance exécutive du rassemblement, et le Comité d'animation et de pilotage (CAP), son pendant législatif, avec en ligne de mire les élections présidentielles de 2012.

Cap sur 2012

A la barre, Eva Joly. En se déclarant prête pour l"aventure présidentielle, l"eurodéputé a pris une longueur d"avance sur d"éventuels compétiteurs. Cécile Duflot ayant renoncé à la compétition et Daniel Cohn-Bendit visant une carrière de commentateur sportif… l"horizon semble dégagé.

Mais quelques nuages menacent. Si l"ex leader de mai 68 affiche de nouvelles ambitions, rien ne dit qu"il est définitivement renoncé à jouer les premiers rôles sur la scène politique. Il sera d'ailleurs présent samedi à Lyon, aux côtés de ses amis écologistes notamment Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, Yannick Jadot.

L'animateur écologiste vedette Nicolas Hulot sera aussi de la partie. "Il a dit oui" et "il va faire un discours", a indiqué Pascal Durand, délégué national d'Europe Ecologie.

Le choix du candidat

Bien qu"adoubée par une grande partie des cadres et des militants, la candidature de l"ancienne magistrate suscite quelques crispations chez une partie des écologistes dont Yves Cochet qui met en garde contre "un pari trop médiatique".

"Le marketing politique de la dame anti-corruption contre les paradis fiscaux ne suffit pas à faire une bonne candidate" souligne le député de Paris, président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR). "Tout le monde l"aime pour sa ligne morale et éthique à toute épreuve" mais elle reste "une écologiste de la dernière pluie" et "n"a pas de grandes connaissances" sur le nucléaire ou la biodiversité "le cœur de notre parole".

De la critique à la candidature, il y a qu"un pas qu"Yves Cochet a franchi mi octobre : "Eva est candidate, moi aussi. C"est une femme au parcours professionnel et moral remarquable, mais elle n"incarne pas l"écologie" a-t-il déclaré.

Les militants trancheront. Sans doute lors d"une primaire de l"écologie à l"automne 2011, sous réserve de s"entendre sur les modalités. Un dossier sensible sur lequel les socialistes planchent depuis de longs mois.

La question des alliances
Reste enfin la question des alliances. Si les écologistes constatent que "l"attachement viscéral des partis de droite aux formes les plus sauvages du libéralisme (…) rend les rapprochements impossibles", leur discours est plus sibyllin concernant la social-démocratie et les partis qui se réclament de la gauche.

Refusant une union "où son identité se dissoudrait", l"écologie politique se dit "prête à des contrats de partenariats avec la gauche qui aillent aussi loin que possible vers la transformation écologique et sociale de la société".

Aussi loin que possible… l"expression, tout en nuance, ouvre bien des perspectives. Gare à ne pas perdre de vue le quai d"arrivée.

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