Voter Hollande face au FN : les supporters de Nicolas Sarkozy divisés
Lors d'un meeting jeudi soir à Marseille, tous les soutiens de Nicolas Sarkozy ne partagaient pas le choix de leur candidat de voter François Hollande en cas de duel entre l'actuel chef de l'État et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
Le fameux "ni-ni", "ni FN, ni PS", était jusqu’à présent la ligne défendue par Nicolas Sarkozy. Mais jeudi 27 octobre, le candidat à la primaire de la droite et du centre a déclaré que, dans l'hypothèse d'un second tour à l'élection présidentielle entre François Hollande et Marine Le Pen, il voterait pour l'actuel chef de l'État, même si ce ne serait "pas de gaieté de cœur".
Un revirement que ne partagent pas forcément ses supporters. Ils étaient 2 500 jeudi soir lors d'un meeting de leur candidat à Marseille. Beaucoup maintiennent le choix du "ni-ni" : contrairement à leur candidat, s'ils devaient choisir entre Marine Le Pen et François Hollande, ils opteraient pour le vote blanc. D'autres choisiraient plutôt de "faire barrage à la gauche", sans hésiter à franchir ce que leur candidat considère pourtant comme une "barrière infranchissable" : "Moi c'est très clair, lance ce militant, entre la gauche et le Front national, (je choisis) le Front national, ceux qui sont plus vrais après Nicolas Sarkozy, plus directs. Ne me parlez plus de la gauche, ce sont des comédiens !"
Choisir Le Pen face à Juppé pour "rester à droite"
L'hostilité des militants pro-Sarkozy est dirigée contre François Hollande, mais pas seulement. L'autre cible est Alain Juppé, le rival, le favori dans les sondages. Un rival jugé beaucoup trop centriste aux yeux de certains : "Je classe Juppé dans des zones qui ne sont pas de droite, donc ce ne serait pas non plus mon candidat", confie une autre militante. Dans le cas d'un duel entre Alain Juppé et Marine Le Pen, certains choisiraient ainsi la présidente du Front national. Pour "rester à droite".
Le choix du "ni-ni" longtemps porté par Nicolas Sarkozy a créé de nombreuses divisions ces dernières années au sein de son propre camp, notamment lors des élections départementales de 2015. Le directeur de campagne d'Alain Juppé, Gilles Boyer, s'est d'ailleurs félicité de ce changement de stratégie.
La fin du ni-ni, enfin https://t.co/CXvEONdgsT
— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 27 octobre 2016
À moins d'un mois du premier tour de la primaire de la droite, l'ancien chef de l'État et Alain Juppé poursuivent. Le second a réuni un millier de personnes à quelques encablures du premier, près de Toulon. Alain Juppé a notamment appelé ses militants à ne pas sous-estimer François Hollande en vue de 2017, car "il a du talent" et "sait faire campagne".
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